(Entretien) Anne-Laure Blin (LR), « Nous avons une histoire, des racines, des traditions »
(Entretien) Anne-Laure Blin (LR), « Nous avons une histoire, des racines, des traditions »

(Entretien) Anne-Laure Blin (LR), « Nous avons une histoire, des racines, des traditions »

Anne-Laure Blin est député Les Républicains de la troisième circonscription de Maine-et-Loire depuis fin septembre 2020.

Bonjour madame Blin, quelles sont les conséquences à craindre pour la ruralité avec la crise de la COVID-19 ?

Bonjour à vous.

La crise sanitaire aura de toute évidence des conséquences économiques importantes pour tout le monde donc aussi effectivement dans nos territoires ruraux.

Malheureusement, je crains que les effets de la politique de métropolisation menée par l’exécutif aient des conséquences amplifiées avec la crise. Et cela a déjà été visible pendant la crise. Je parle par exemple des différences patentes de connexion numériques et téléphoniques entre nos territoires. En ville, vous n’avez aucun problème. A la campagne ce n’est pas pareil ! Et pourtant c’était télétravail pour tout le monde !

Autre exemple, l’exécutif n’a jamais souhaité traiter les territoires de manière distincte. Quand à Paris, vous avez des restaurants et des bars bondés, nos cafetiers et restaurateurs ont des fréquentation plus limitées…. Et pourtant tout le monde est logé à la même enseigne. Donc oui nos territoires vont souffrir. C’est pour cela que je suis très attentive car la mise en place du plan de relance peut permettre (c’est à tout le moins la volonté) une territorialisation. Donc peut être que nos territoires ruraux auront un peu plus l’opportunité d’être entendus…. En tout cas, c’est tout l’enjeu des prochaines semaines et j’y suis totalement mobilisée.

Les écologistes attaquent la chasse, quel est votre point de vue sur le maintien de cette pratique ? Est-on dans une caricature du monde de la chasse ?

Je souhaite m’engager dans la voie de la protection de notre cadre de vie, en gardant à l’esprit que l’écologie ne doit en aucun cas donner lieu à des positions dogmatiques et encore moins punitives. Nos chasseurs parcourent nos espaces forestiers et contribuent de fait à l’équilibre de la biodiversité. Il est important d’axer la réflexion dans ce sens, en maintenant le dialogue avec les acteurs de la nature, tels les chasseurs qui, à l’instar des agriculteurs, jouent un rôle prépondérant dans l’équilibre des espèces.

Comme je m’y étais engagée durant ma campagne, j’ai participé, en septembre, aux débats autour de la condition de vie animale. Une disposition concernait la chasse. Et j’ai redit que l’on peut être favorable à la chasse sans pour autant cautionner la maltraitance animale ! Mais l’homme et l’animal ne sont pour autant pas égaux. Protéger les animaux oui, céder à des pressions non.

Nous avons-publié notre étude sur l’écologie de droite, il en revient que les attentes des électeurs de droite se situe sur une écologie conservatrice qui respecte les traditions de notre pays, qu’en pensez-vous ? En quelle écologie croyez-vous ?

Nous avons une histoire, des racines, des traditions que nous devons défendre et transmettre à nos enfants. C’est pour cela qu’il est de notre responsabilité de faire des propositions pragmatiques et concrètes en matière d’écologie qui doivent prendre en compte ce que nous sommes.

Nous avons l’impression que l’écologie telle qu’elle est imaginée porte une vision urbaine et qu’elle est en décalage complet avec la ruralité …

Je crois effectivement qu’il y a deux visions : ceux qui vivent dans la nature au cœur de nos campagnes et certains écologistes qui vivent dans les villes et qui ignorent en vérité ce qu’est la campagne !

Ce que je perçois surtout c’est une idéologie extrémiste antispéciste grandissante… Le RIP animaux (référendum d’initiative partagée sur le bien-être animal) par exemple est un véritable instrument idéologique. Le premier soutien n’est autre que Xavier Niel. Certes patron d’un grand groupe de télécommunications, mais aussi investisseur dans la recherche et la production de substituts végétaux imitant la viande.

Juste un pas à franchir pour penser qu’au-delà de l’idéologie, il y a en amont d’énormes intérêts financiers…Toutes ces organisations, L214, One Voice, ou encore Sea-Sheperd, pour ne citer que celles-ci, sont par ailleurs très bien structurées. Elles possèdent des ramifications titanesques et sont soutenues par des grands groupes internationaux.

Leur objectif : nous imposer un véritable diktat de la pensée. Il y a danger pour nos territoires. Pour preuve les attaques répétées contre certaines professions, bouchers, éleveurs, mais aussi contre les chasseurs.

Propos recueillis par Paul Gallard

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