Ce mardi 7 avril, Emmanuel Macron était en visite en Seine-Saint-Denis. Le président de la République avait pour vocation de féliciter, à juste titre, le personnel de santé quant à son investissement dans la gestion du Covid-19. Plus surprenant, le chef de l’Etat tenait aussi à remercier les habitants du département pour leur « remarquable » respect du confinement. La Seine-Saint-Denis est-elle réellement un exemple en termes de respect des restrictions sanitaires ?
Une visite qui a largement rassemblé

La visite d’Emmanuel Macron à Pantin a de quoi surprendre. L’attitude présidentielle ainsi que celle des habitants, habituellement « exemplaire », laissait à désirer. Sur Twitter, des images montrent le chef d’Etat entouré de ses proches collaborateurs, à moins d’un mètre d’écart les uns des autres. Pourtant, la distanciation sociale est l’une des mesures phares imposée par le gouvernement. Face à lui, un groupe de personnes présent pour le saluer. Tous agglutinés, les résidents du plus pauvre département de France semblent également ne pas prendre au sérieux les gestes barrières promus par l’Etat. (screen Macron Pantin 2)
Cette sortie présidentielle a provoqué de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Du rassemblement national à la France Insoumise, en passant par le parti socialiste, Emmanuel Macron, comme souvent, créé l’incompréhension de nombreux élus. L’eurodéputé Jordan Bardella a par exemple qualifié le déplacement « d’irresponsable ». (screen tweet)
De nombreuses infractions en période de confinement
Contrairement aux propos du président de la République concernant le respect du confinement, la Seine-Saint-Denis n’est pas un exemple. Plusieurs infractions, pour des faits plus ou moins graves, ont été commises par certains agitateurs.
Le 27 mars, les forces de l’ordre ont été prises pour cible en Seine-Saint-Denis. Lors d’une patrouille, des policiers ont été attaqués par une vingtaine d’individus. Équipé d’un arsenal pyrotechnique et de projectiles, l’assaut a contraint les forces de l’ordre à se replier dans leur véhicule. Cet acte n’est malheureusement pas isolé : le 18 mars, à Aulnay-sous-Bois, des pompiers ont été appelés pour éteindre des feux de poubelles. Arrivés sur place, les soldats du feu ont été pris à parti par une vingtaine de jeunes qui se sont mis à les caillasser. La police a connu le même sort lorsqu’ils sont intervenus. Malgré les interpellations qui ont eu lieu, les individus ont été relâchés car les faits étaient « insuffisamment caractérisés ».
D’après le ministère de l’Intérieur, au 1er avril, 17 000 personnes ont été verbalisées dans le département, contre 359 000 à l’échelle nationale. Ce chiffre, certes minime par rapport aux chiffres nationaux, est en moyenne largement supérieur aux autres départements. Si les 101 départements français comptabilisaient 17 000 amendes chacun, 1 717 000 personnes auraient été sanctionnées… Contrairement à ce qu’a affirmé le président de la République ainsi que le préfet de Seine-Saint-Denis, le confinement ne se déroule pas à merveille. L’annonce déroutante de Laurent Nuñez quant à l’allègement du confinement dans les quartiers sensibles, est-elle une bonne idée ? La faute ne reviendrait-elle pas à certains habitants qui préfèrent semer le chaos ?
David Alaime
Je suis loin d’être dans la critique systématique, et je suis, comme d’autres prêt à entendre les difficultés de la situation actuelle. Il m’est cependant INSUPPORTABLE de voir que l’on nous demande des sacrifices que le donneur d’ordres lui-même ne respecte pas! Et que dire du traitement différencié selon que vous résidez ici ou là … Si j’habite certains quartiers de l’île de France ou de Marseille (ce qui n’est pas mon cas), je serai moins pénalisé que si j’habite en région (ce qui est mon cas!) et on me parle d’égalités …