L’enjeu des municipales : notre patrimoine
L’enjeu des municipales : notre patrimoine

L’enjeu des municipales : notre patrimoine

Chaque ville/village a son propre charme, des caractéristiques qui font son âme, des spécificités qui les différencient les uns des autres. Notre France s’est construite autour de ce magnifique patrimoine. Un patrimoine qui parfois prend une ampleur tout autre, l’incendie de Notre Dame de Paris l’a prouvé à nos dépends.

Les Français ont un lien particulier avec la pierre, le bois, le fer. Un amour pour les belles choses, mais surtout pour les symboles de notre lien national. D’un point de vue totalement historique, un village à l’époque c’était un clocher et une église. Cette expression témoigne du lien charnel entre les Français et leur patrimoine.

Dans un monde fortement globalisé, un monde englobé par un écran selon l’expression de Peter Sloderjdick, le patrimoine doit être préservé à tout prix. Quand nous parlons de patrimoine, il faut préciser, une valorisation de ce patrimoine. Les arènes de Fréjus ont été rénovées d’une manière effroyable, le bâtiment datant de la Rome Antique a perdu toute sa substance avec ces rénovations.

La ville de Nice également, avec le fameux « I Love Nice » qui répond à une demande de touristes étrangers mais qui renie le nissart (langue régionale Niçoise) surtout quand on sait que le #NissaLaBella a plutôt bonne côte. Des villes, au contraire, s’en sortent incroyablement bien d’un point de vue culturel, c’est le cas de la ville d’Aix-en-Provence populaire par son centre-ville historique extrêmement préservé, le VieuxNice également ou le centre de Strasbourg sont d’une incroyable somptuosité.

 Nous devons améliorer les mobilités dans le centre sans toutefois toucher à l’âme de ces hyper-centres. La ville de Toulouse est depuis les travaux entrepris par le maire sortant devenue très agréable, avec la mise en valeur de ses monuments. L’état doit prendre des mesures afin de garantir le maintien des identités locales, ainsi que la transmission de l’histoire de chaque territoire. La part du patrimoine dans le budget de la culture est d’à peine 3%, bien loin des besoins minimums pour entretenir et rénover les pierres, qui font notre nation.

Les aides fournit ne sont pas bien réparties entre les différentes collectivités, car il faut le savoir, la part des aides de l’état sont équivalentes à celles des collectivités territoriales. Les mairies ont un rôle à jouer, et je prends un très bel exemple, le dévouement de Christelle D’Intorni pour sa commune de Rimplas, qui a – avec l’aide du Département des Alpes-Maritimes – aménagé le fort maginaux de Rimplas. Un attrait touristique pour ce petit village.

Le patrimoine permet également des retombées indirectes que ce soit par le travail artisanal des restaurations, la préservation du savoir-faire mais aussi le tourisme qu’il amène. La France est la principale destination des touristes du monde entiers avec près de 84 millions de personnes et 160 milliards d’euros de recettes. Les recettes pour les communes représentent 282 millions d’euros de taxes de séjour. Des départements comme le Var ou les Alpes-Maritimes vivent principalement de ces revenus, de nombreux villages l’ont bien compris, le label « plus beaux village de France » ou « village fleuris » sont en ce sens de vrais atouts.

Avec un tourisme qui s’éloigne de plus en plus des centre-villes, les villages qui feront le choix de la mise en valeur de leur patrimoine seront les grands gagnants. On a tendance à penser que le patrimoine est un trou financier pour les collectivités, et pourtant Agnès Evren Vice-Présidente en charge de la culture en Région Ile-deFrance met en avant le chiffre d’un euro d’investissement pour 70€ de bénéfices. Notre artisanat souffre de l’essor des grands commerces, cependant, à l’heure d’un retour aux produits locaux, les aider ne serait pas de trop, sachant que notre artisanat représente près de 32% du secteur marchant et emploie 2 000 000 de salariés.

Un artisanat qui se porte bien, c’est aussi des petites boutiques qui font vivre les villages. Nos villages meurent, ils sont vides, des tombstones, et le retour des petites boutiques pourraient permettre à ces villages de revivre. Cette vision n’est pas évidente à mettre en œuvre, ce sont des volontés politiques, mais surtout, un travail d’équipe entre l’état et ses collectivités. Il faut en finir avec la vision jacobine des aides.

Le centre culturel qu’est Paris ne doit pas accaparer les aides, les territoires doivent aussi en profiter. Le crowdfounding a augmenté de manière exponentielle avec près de 2 milliards d’euros de dons, ce qui aide principalement les grandes œuvres. Les grandes villes devraient investir encore plus dans leur patrimoine et l’état, en deuxième lame, devraient aider les territoires ruraux à entretenir un patrimoine malheureusement à l’abandon.

Nous pouvons saluer les efforts fait par le gouvernement avec le loto patrimoine sous l’impulsion du très investit Stéphane Berne. Changeons le logiciel pour ces municipales 2020, ne voyons pas le patrimoine comme une vieille branche entrain de céder face au vent de la modernité mais bien comme les racines puissantes de notre futur commun.

Paul Gallard

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  1. Missonnier

    La crise sanitaire que nous traversons nous éclaire sur toute ce qui se paupérise dans notre pays depuis environ 50 ans : la responsabilité individuelle, le civisme, la confiance, l’éducation, la réflexion intellectuelle. Elle nous dévoile ainsi la culture du « dé » : la déconstruction, la désinstruction, la dénutrition, le dévoiement, la défiance, la déresponsabilisation, la démission.

    Cette crise est  l’addition de multiples causes issue des erreurs passés. La crise de citoyenneté pendant l’épisode des gilets jaunes en est l’exemple le plus récent.

    Le maintien des élections municipales est un échec politique pour l’ensemble de nos responsables. Parce-que nous en avons fait une question politique sous l’égide de la démocratie.
    Il est bon de rappeler que l’éthymologie du mot politique issue du grec politikos signifie: qui concerne les citoyens. A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles.
    Alors je les vois, les défenseurs de la démocratie me répondrent que le gouvernement a disposé des mesures barrières dans tous les bureaux de vote et les savants de la veille que c’était ingérable d’un point de vue légal. A quel prix ? Quoiqu’il en coûte nous a exclamé le Président à plusieurs reprises lors de son allocution du 12 mars. C’est le bon sens et l’humanité de tous qui sont capables de dépasser le cadre légal pour le bien de tous.
    Pendant que le milieux hospitalier et les institutions sanitaires nous alarmaient et demandaient de rester chez nous, la vie démocratique et des vies se dégradaient encore plus. Car la démocratie est intrinsèquement liée à ce que nous sommes.

    Cette crise nous a démontré toute l’absurdité de l’homme.
    Désormais, il n’y a plus de calcul, il y a des vies à sauver, à préserver, à épargner.
    Puisse le jour où un sursaut collectif de grande ampleur nous mette tous devant nos responsabilités.

    Pouvons-nous gérer une situation si celle-ci tourne mal ? Avons-nous la capacité d’accepter ce que nous n’expliquons pas? n’est pas l’extérieur qui doit changer,c’est ce que nous avons à l’intérieur de nous qui doit changer par une reprise de nos responsabilités communes.

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