Auriane Calambe est adjointe au maire de la ville de Bondy en charge de la Relation avec les administrés, de la simplification des démarches et de la dématérialisation et conseillère territoriale.
Bonjour Auriane Calambe, vous êtes adjointe d’une ville périphérique, quelles doivent être les relations entre le centre ultra urbain et ses banlieues ?
Il est important de ne pas entretenir de clivage entre le « centre urbain » et les banlieues au sein d’une commune.
La Ville de Bondy a longtemps souffert, – et souffre toujours à ce jour -, d’une tension entre le nord de la ville (plus populaire et plus modeste) et le sud de la ville (plus pavillonnaire et plus aisée) ; une tension qui aura été en partie nourrie par la mandature précédente.
Autour du Maire de Bondy, nous voulons travailler à nouvelle synergie, insuffler un climat de tranquillité et de bien-être autour des habitants. Pour ce faire, il est essentiel de prendre en compte les complémentarités de chaque quartier et d’en valoriser les atouts, d’y amener de la convivialité à travers des animations, d’en redynamiser l’offre commerciale et d’y apporter des services de proximité.
Bien évidemment, le cœur d’une ville se doit d’être dynamique, revêt un patrimoine spécifique et recense habituellement la majorité de l’ensemble des services et activités proposés à la population. Après tout, il contribue à conférer une âme à la commune.
Ce qu’il faut éviter, c’est que les différents quartiers de la Ville, notamment les banlieues, en soient totalement dépendants.
D’un point de vue de la jeunesse, quelles sont les actions de votre mairie en direction des jeunes ?
La jeunesse bondynoise a du talent et autour du Maire nous voulons accompagner chaque jeune dans ses démarches, dans son évolution.
Durant les vacances de la Toussaint, sous l’impulsion de mon collègue adjoint délégué aux solidarités, nous avons mis en place un système de coworking permettant aux jeunes d’étudier ; un dispositif très apprécié et par la suite étendu aux jeunes actifs.
Progressivement, nous ambitionnons de pérenniser le travail de la mission locale et celui de la maison de la jeunesse auprès des jeunes dans leur orientation ; de réfléchir à une programmation culturelle riche et variée de la ville en lien avec les maisons de quartiers afin que chaque génération puisse se retrouver autour de manifestations fédératrices ; de créer une micro-folie, véritable lieu de transmission de savoirs, d’échanges et de rencontres pour faire émerger les talents locaux ou encore mettre en place une fabrique des projets pour les créations d’activités ou d’entreprises.
Bondy est reconnue pour ses réussites sportives à travers certains sportifs de haut niveau, le sport est-il une donnée importante pour créer un lien social entre les habitants ?
En effet, le sport est l’un des vecteurs de promotion de nos jeunes aujourd’hui ; même si nous comptons aussi promouvoir nos jeunes dans d’autres domaines, démontrant ainsi que la jeunesse bondynoise réussit !
Monsieur le Maire a tenu à réserver une délégation supplémentaire relative au sport dédiée au développement de nouvelles pratiques sportives. C’est une façon de signifier l’importance du sport sur notre territoire car il fait partie de notre ADN.
Notre objectif est simple : concilier les ambitions de haut niveau et la pratique amateur. Concrètement, il s’agit de préserver notre association sportive bondynoise qui propose diverses disciplines, définir un contrat local des performances à atteindre avec les associations sportives, créer de nouveaux équipements sportifs et adapter nos équipements à la pratique du handisport, promouvoir la pratique féminine et renforcer la découverte du sport dans les écoles.
C’est ainsi que nous cultiverons davantage de lien social.
Vous êtes chargées de la simplification des démarches, quel est l’objectif de votre fonction ? L’accompagnement des citoyens dans la transition numérique est-il important ?
L’objectif de la mission qui m’a été confiée est d’accompagner au mieux les administrés dans leurs démarches et de leur en facilité l’accès à travers des outils numériques opérationnels.
Avant la que cyber-attaque, que nous avons malheureusement subie et de laquelle nous en sortons très progressivement ne vienne reporter leurs réalisations, certains projets de proximité, en rapport avec ma délégation, étaient en cours. C’est notamment le cas de la refonte du portail famille et du lancement d’une application ville intégrant notamment une solution de signalement des doléances.
Néanmoins, à ce jour, nous travaillons à la réorganisation (fonctionnelle et bâtimentaire) de l’accueil de l’Hôtel de Ville plus adapté et harmonisé, à la préparation d’une enquête de satisfaction et de recueillement d’avis pour mener à bien ce projet, à la mise en place d’un guichet unique à terme de ce projet, à l’installation d’une Maison France Services et à l’acquisition, d’ores et déjà, de la certification QualiVilles qui sera obligatoire pour les collectivités dès 2022.
Ma fonction consiste également, en interne, à tendre petit à petit vers une dématérialisation (parapheurs numériques, convocation du conseil municipal + documents en ligne sur tablette, limitation de la circulation papier du courrier) et à optimiser le fonctionnement de l’intranet afin qu’il soit un véritable support pour les agents. Encore une fois, la cyber-attaque ne le permet malheureusement pas.
Quelles sont les évolutions administratives liées à la dématérialisation ?
L’accompagnement des citoyens dans la transition numérique est capital car il existe une fracture numérique à laquelle nous devons remédier. C’est pourquoi, à Bondy, nous poursuivons le projet (ayant été enclenchée par l’ancienne équipe municipale) de mise en service de bornes dans 4 structures municipales, dont une au sein de l’Hôtel de Ville, permettant aux Bondynois n’ayant pas accès à internet ou n’ayant pas d’ordinateur de faire leurs démarches administratives en ligne avec la possibilité d’imprimer et de scanner des documents. Dans la continuité de cette initiative, nous envisageons la formation ultérieure d’aidants numériques afin d’accompagner les citoyens qui effectueront leurs démarches en ligne sur place.
Doit-on craindre la fin de la vie sociale des villes en conséquence de cette crise sanitaire ?
Je ne pense guère qu’il faille craindre la fin de la vie sociale au sein des villes eu égard au contexte sanitaire. En revanche, un tel contexte est anxiogène dans les banlieues risquant de générer un repli sur soi et de susciter un sentiment d’abandon qu’il convient de ne surtout pas alimenter.
Quelle est votre vision de la droite de demain ?
La droite de demain est une droite qui s’assume sans pour autant faire dans la provocation.
C’est une droite ferme sur les principes régaliens (sécurité, justice, instruction) tout en permettant à chacun d’entreprendre plus facilement ; qui responsabilise chacun tout en l’accompagnant (par exemple valoriser la valeur travail sans tomber dans le raccourci de l’assistanat car chacun a une situation différente qu’il convient de considérer) ; qui encadre les flux migratoires tout en sensibilisant aux valeurs républicaines.
Plus généralement, une droite adaptée à son époque et tournée vers l’avenir mais qui conserve indéniablement son histoire, son identité, ses coutumes.
Mais également et surtout, une droite qui préserve et protège la famille, un principe de vie dangereusement en perdition car piétiné et bafoué.
Propos recueillis par Paul Gallard pour Droite de Demain