Bonjour Benjamin Cauchy, l’inflation continue d’appauvrir les classes moyennes, le gouvernement a-t-il pris suffisamment la mesure de cette crise ?
L’inflation n’appauvrit pas uniquement les classes moyennes, mais celles-ci sont effectivement les plus impactées, prises dans l’étau entre l’augmentation du coût de la vie et la raréfaction du crédit qui fragilise leur accession à la propriété.
Le PLF24 prévoit un relèvement du PTZ jusqu’à 100 000 euro. C’est sans doute la seule note positive mise au crédit du Gouvernement.
Pour le reste, le Gouvernement est dans l’incapacité d’accompagner les Français sur leur besoin en pouvoir d’achat. Notre Etat , ankylosé, sur-administré est pris dans la spirale du refinancement à taux élevé de la dette . Près de 285 milliards d’euros empruntés sur les marchés pour le budget 2024. Nous vivons à crédit. L’État pourra baisser ses prélèvements obligatoires lorsqu’il aura assaini ses dépenses sociales et alléger la fiscalité sur le travail. Enfin, il va falloir aussi faire comprendre aux français qu’il ne faut plus attendre tout de l’Etat.
Peut-on réellement financer le plafonnement des prix du carburant à 1,50€ ?
On peut tout faire, c’est une question de volonté politique et d’arbitrage budgétaire. 60% du prix du carburant est composé de taxes. La véritable question est comment financer cette aide fiscale.
La vente à perte sonne-t-elle comme une déroute totale du gouvernement ?
La vente à perte est contre-productif économiquement et met en péril les milliers de stations-services indépendantes. Les plus fragiles, les plus éloigné s des métropoles seraient paradoxalement les plus impactés par la disparition de ces stations dans nos campagnes. Enfin, aujourd’hui le carburant, demain quel autre produit ou service le Gouvernement souhaiterai diriger ? Ça sent trop l’URSS à mon gout.
Que pensez-vous de la prime de 100€ pour les conducteurs modestes ?
Une goutte d’eau dans l’océan. Une pastille de communication. Le symbole même d’un Gouvernement qui agit à coup de chèques sans réformer profondément notre administration. Le meilleur moyen de faire baisser le prix du carburant, c’est de maîtriser enfin nos dépenses sociales et deredessiner les prérogatives de l’Etat.
Comment faire baisser de manière efficace la fiscalité qui pèse sur les ménages et sur les entreprises ?
Nous devons absolument réduire nos dépenses publiques sans avoir peur de bousculer les habitudes et d’entreprendre le grand amincissement de l’État. Nous devons maîtriser l’immigration légale et illégale, estimée à 59 milliards d’euro par an. Une réforme par capitalisation de notre système de retraite est nécessaire. Enfin, simplifier notre administration,supprimer les mille feuilles administratifs qui nous ruinent. Soyons vigilants, les discours de baisse de fiscalité par le Gouvernement Macron cache souvent un transfert de charges sur les collectivités locales.
N’est-ce pas l’unique moyen pour donner du pouvoir d’achat aux Français ?
Ces réductions de dépenses sociales et la fin de notre « générosité planétaire » sont les seules conditions pour redonner du pouvoir d’achat aux Français. Par la baisse d’impôt, par la baisse de charge sur les salaires. C’est une évidence.
Des milliers d’artisans ferment à travers le pays en raison des factures exorbitantes d’électricité, ont-ils été assez protégés ?
Non, l’Etat a failli sur le dossier de l’énergie. Depuis février 2022, l’opposition, les chefs d’entreprises n’ont cessé de demander à sortir du marché européen de l’électricité. 18 mois ont passé, des milliers d’artisans ne peuvent plus produire à coûts concurrentiels, des boulangers tirent leurs rideaux, des enseignes de vêtements ne peuvent plus payer le prix du chauffage de leurs magasins. L’action insuffisante du Gouvernement sur le coût de l’énergie conjuguée au remboursement les PGE
Doit-on revoir notre politique énergétique pour faire face au défi de l’électricité ?
Nous devons tout miser sur le nucléaire. Il faut en finir avec l’idéologie du tout renouvelable, notamment de l’éolien. Regardez-les Allemands. Ils ont planté des éoliennes, ils récoltent du charbon. Enfin, moins nous dépandrons des énergies fossiles, plus nous retrouverons de compétitivité. ilen va de notre indépendance énergétique face aux conflits mondiaux. L’embrasement au proche Orient suite aux attaques terroristes du Hamas en Israël, nous montre qu’il est stratégique et vital pour notre pays de ne plus dépendre autant des hydrocarbures.
Propos recueillis par Théo Dutrieu