Bonjour Cyril Hemardinquer, chaque jour nous voyons une actualité composée d’agressions, de vols, de viols ou de meurtres. Comment expliquer cette violence quotidienne dans nos rues ?
C’est le résultat combiné de la politique de l’excuse omniprésente dans la culture de nos magistrats et des fortes vagues migratoires incontrôlées que nous subissons depuis plusieurs années. Des dizaines de milliers de migrants illégaux, venus chercher en France de l’argent facile, tout en imposant leurs cultures tribales. Le système « humaniste » occidental, ne correspond pas à tout le monde, et la gentillesse, l’ouverture d’esprit, l’accueil chaleureux, tout cela est interprété par ces individus comme de la faiblesse. Nous avions, des difficultés dans la police en termes d’effectifs. Plusieurs fois, lorsque j’étais syndicaliste, en tant que policier actif, j’ai alerté sur le fait que recruter ne serait pas suffisant tant que les magistrats remettent dehors les personnes que l’on interpelle.
Aujourd’hui, on peut constater que c’est le cas, on recrute à tour de bras des policiers – quitte à baisser la moyenne d’admission au concours à moins de 7/20, à enlever l’épreuve de résistance au stress jugée trop difficile, ou encore à faire l’impasse sur l’IMC et les capacités physiques ou même sur certains antécédents judiciaires – et on s’aperçoit que la situation empire. Il faut préciser que, non content de remettre dehors les délinquants, il en arrive chaque jour de supplémentaires par les réseaux de passeurs, dont les navires d’ONG vont même jusqu’à récupérer directement au large des côtes africaines pour les débarquer sur le territoire européen. Résultat, dehors c’est l’anarchie.
Il est devenu, en plus de tout cela, une habitude de mettre systématiquement en cause l’action des policiers, et de les mettre examen, y compris en détention provisoire, dès qu’ils font tout simplement leur travail. On a vu récemment le cas ubuesque où des policiers du RAID déployés en renfort pendant les émeutes suite à la mort de Nahel , se sont aussi retrouvé en détention provisoire. Résultat : des délinquants remis en liberté à peine arrêtés, des arrivées massives et permanentes de clandestins, et des policiers enfermés pour avoir fait leur travail… Ajoutons à cela tout le gratin médiatique qui jette l’opprobre sur les forces de l’ordre. Au lieu de se faire le relais de ce message important : « si on respecte le code pénal, on reste en vie », préfère s’émouvoir devant des délinquants de la route morts, plutôt que de traiter en héros ceux qui, par leur action courageuse, ont mis fin à ces potentiels périples meurtriers… Finalité : le chaos est dans nos rues.
La police dispose-t-elle des moyens nécessaires pour nous protéger efficacement ?
Absolument pas… Sur le plan humain, les effectifs ne peuvent pas être déployés partout en même temps, et malgré les recrutements élevés actuels, les délais d’interventions peuvent être très longs. Vous pouvez même ne voir personne arrivé… Sur le plan matériel, on pourrait dire que oui, à condition de pouvoir s’en servir. L’emploi de l’armement (y compris à létalité réduite) est tellement risqué au plan pénal, que trop souvent on voit des policiers se laisser tabasser plutôt que d’utiliser leur arme. Sur le plan légal c’est mitigé, car la loi originellement est bien faite. Le souci vient de l’interprétation qui en est faite par les magistrats, toujours à contre-courant du bon sens le plus élémentaire. On le voit notamment avec l’apport du CSI qui permet d’utiliser les armes létales dans le cadre des refus d’obtempérer (ou encore les attaques de commissariat). Mais, systématiquement, les magistrats préfèrent instruire en légitime défense ce qui est un non-sens, mais permet en revanche de mettre en cause les fonctionnaires beaucoup plus facilement..
Pendant les émeutes urbaines qui ont touché le pays, nous avons vu de véritables scènes de guérilla. Nos forces de l’ordre sont-elles préparées à ce genre de situations ?
Oui, mais non… À partir d’une certaine intensité ce n’est plus à une force civile d’intervenir. Lors des dernières émeutes c’est la quasi-totalité des effectifs disponibles qui ont été engagées, et nous n’avons pas eu à faire face aux multiples armes de guerres qui trainent dans les quartiers. La fin des émeutes nous la devons surtout aux dealeurs qui ont sonné la fin des hostilités pour reprendre rapidement le business lucratif du trafic de drogue.
Le jour où les cités s’embraseront à nouveau, que les armes de guerres qui y sont seront utilisées, ce ne sera plus le rôle de la police d’y intervenir. À ce jour, le pouvoir politique s’y refuse, mais un jour il faudra faire une fouille complète et systémique des quartiers pour récupérer toutes les armes de guerre – et la drogue – qui y traînent et dont la présence va s’accentuer avec des retours d’armes provenant du conflit russo-ukrainien.
Par ailleurs, trouvez-vous que le Gouvernement a assez soutenu nos forces de l’ordre durant cet épisode ?
Absolument pas. Comme je le disais précédemment même des effectifs du RAID se sont retrouvés en détention provisoire ! Les policiers sont considérés comme des sous-citoyens, déchus de leur droits le plus élémentaires comme la présomption d’innocence. Il faut savoir que quand un policier fait l’objet d’une mise en cause, il est à minima immédiatement suspendu pour une durée de maximum de 4 mois. Pendant ce temps, il est privé de presque la moitié de sa rémunération. D’autant que cela touche, par effet ricochet, la famille entière du fonctionnaire qui se retrouve en grande précarité financière. Et si le policier est blanchi suite à l’enquête, il ne bénéficie d’aucun rattrapage de salaire.
Ensuite, sur un tir létal par exemple, le policier est systématiquement placé en GAV. Pourtant il ne va pas quitter le pays… Pour le justifier, on évoque la possibilité de mettre la pression sur des témoins ou de détruire des preuves. Sauf que, pour un délinquant classique on met en place un contrôle judiciaire interdisant de rentrer en contact avec les protagonistes ou de fréquenter tel ou tel lieu. Cela signifie que l’on fait confiance aux délinquants et pas aux policiers.
En cas de détention provisoire, un délinquant classique garde des relations sociales, peut interagir avec d’autres personnes et avoir des activités. Alors qu’un policier sera toujours placé à l’isolement, ne verra personne, et pire supportera les bruits, insultes et autres de la part des détenus des cellules voisines qu’il aura précédemment lui-même arrêté.
Où est le soutien du Gouvernement quand le Président lui-même déclare des inepties comme le fait qu’en France plus vous êtes basané plus vous avez de chances d’être contrôlé, ou encore qu’un tir sur un refus d’obtempérer, dans le cadre du CSI, donc de la loi, est « inexcusable » ?
Pire que cela, il faut savoir que le policier, en détention provisoire, même innocent et si tout indique qu’il doit être mis en liberté, peut se retrouver à être maintenu en détention pour des motifs de « potentiel risque de troubles à l’ordre public » au sens de l’article 144 alinéa 7 du Code de Procédure Pénale.
En revanche, l’extrême-gauche s’en prend ouvertement à la police avec des slogans outranciers. Est-il devenu impopulaire d’être policier dans la France de 2023 ?
Non, ce n’est impopulaire qu’aux seuls yeux d’une minorité qui occupe l’espace public et l’espace médiatique. Mais la majorité silencieuse aime sa police. Les sondages le démontrent à chaque fois, les Français en ont ras le bol des émeutiers, du trafic de drogue, de la délinquance de rue…
Hélas, il y a aujourd’hui non plus des quartiers, mais des villes entières qui sont devenues des zones de non-France. Par exemple Trappes, mais aussi Dreux, ou encore Montargis comme on a pu le voir pendant les émeutes post-Nahel. Aucune zone n’est épargnée. La politique de mixité sociale n’a fait que gangrené les zones saines et répandue plus vite les zones de trafics et le communautarisme.
Aujourd’hui la France est malade, et le mal se répand et s’accroît comme dans le sang d’un patient atteint de métastases. L’extrême gauche déconstruit tout ce qu’elle peut déconstruire, la République, la culture, la religion, les valeurs. Mais je garde espoir sur le fait que la République tiendra, que le peuple se réveillera, et que lorsque le courage politique d’un chef d’État fera du rétablissement de l’ordre républicain une priorité ; alors la police sera là, comme elle l’a toujours été, et regagnera publiquement sa popularité comme lors de la courte période post-attentats.