Denis Payre est un entrepreneur. Fondateur des sociétés Business Objects (1990) et KIALA (2000), il s’engage dans la vie associative en créant Croissance Plus et finance des startups. En 2013, il fonde le parti politique Nous Citoyens. Il écrit « Le Contrat Mondial. Pour que l’humain et la nature soient enfin au cœur de la mondialisation » aux éditions First Edition, paru en janvier. En 2021, il adhère au parti Les Républicains et annonce sa candidature à la primaire de la droite pour l’élection présidentielle de 2022.
Qu’est-ce qui vous a poussé à présenter votre candidature à la primaire chez Les Républicains ?
C’est une série d’événements successifs qui se sont accumulés ces dernières années. Le premier événement le plus marquant à mes yeux, c’est l’abandon complet par Emmanuel Macron d’une réforme de l’Etat qui était déjà très peu ambitieuse dans son programme, puisqu’il prévoyait une réduction d’effectif,malheureusement indispensable selon moi, que de 120 000 personnes, alors que François Fillon était sur un objectif de 500 000. Le président n’a même pas entamé le début du commencement d’une réflexion à ce sujet. Il a même augmenté le nombre de fonctionnaire, augmenté la dépense publique au lieu de la réduire, alors que pour moi c’est la mère de toute les réformes. S’il y a une réforme à réaliser, c’est la réforme de l’Etat avec également une vraie réforme de la retraite qu’il a entamée avec des objectifs extrêmement compliqués. Il fallait faire une réforme paramétrique simple en tenant compte simplement de la pénibilité, or il est parti sur quelque chose de beaucoup plus complexe et ce n’est pas la pandémie qui a fait qu’il n’y est pas arrivé, c’est juste que son projet était illisible. C’est dommageable, car c’était l’opportunité pour l’Etat de mettre la main sur les régimes de retraite qui était encore excédentaire dans un certain nombre de professions libérales qui gérer très bien leur système de retraite. C’est assez caractéristique d’Emmanuel Macron qui est fondamentalement un pur produit de la technocratie française, il ne touche surtout pas à l’Etat et tente d’augmenter encore l’emprise de l’Etat sur la société en nationalisant les derniers régimes de retraite qui ne le sont pas encore. Puis, il y a également le fait d’assister à l’effondrement du pays, de constater le taux de désindustrialisation qui est à 11%, au même niveau que la Grèce et qu’il n’y a pas de rebond. D’ailleurs, ce rebond ne peut pas venir car si on ne travaille pas sur la compétitivité et donc sur la dépense publique qui génère de manière évidente des prélèvements exorbitants qui sont les plus élevés au monde, l’industrie ne repartira pas. Une autre étape importante dans ma prise de conscience a été la perte de la souveraineté agricole. Récemment, nous avons perdu notre souveraineté sur le segment des fruits et légumes relevé par l’Opinion, où l’on importe plus que l’on exporte, alors que la France dispose de terres agricoles les plus importantes d’Europe. Nous importons de pays comme les Pays-Bas obligés de gagner des terres sur la mer avec un climat peu propice, parce que notre administration surtranspose les normes européennes et que l’on a des impôts de production hors normes, un coût du travail qui est ridicule dû à la part que prend l’Etat. L’Etat se sert trop largement en charge sociale, donc on a un coût du travail qui est exorbitant. Cette enquête de l’Opinion qui évoquait cette perte de souveraineté, elle parlait d’un coût de production de l’ordre de 22% supérieur en Allemagne, 35% supérieur en Espagne, et 42% supérieur au Pays-Bas qui est un loin d’être un enfer social. C’est aussi l’absence de réaction et d’opposition du côté des Républicains sur l’ensemble de ces sujets-là. Je sens une véritable responsabilité par rapport à mes enfants, par rapport aux enfants de France qui ne méritent pas qu’on leur laisse un pays surendetté, surfiscalisé, sur-administré, désindustrialisé, et avec une Education Nationale qui ne leur permet pas de leur donner les armes pour créer la richesse indispensable à la dette qu’on leur laisse. Les résultats de TIMMS (Trends in Mathematics and Science Study) en 2019 nous classent derrière l’Albanie. L’Albanie qui est un pays pauvre ravagé par 50 ans de gouvernance communiste. C’est un sentiment de culpabilité, je le défini comme une génération de jouisseursirresponsables. Ma génération risque d’être considéréecomme tel si nous ne faisons rien pour essayer de corriger la situation du pays. J’ai un peu attendu le dernier moment pour m’engager dans cette primaire car je pensais que d’autres candidats porteurs d’un constat réaliste et d’un programme ambitieux comme l’était celui de François Fillon en 2017 allait s’engager. Mais finalement, cela n’a pas été le cas. Il faut un constat honnête de la situation du pays avec un programme suffisamment ambitieux pour redresser la barre.
Justement, qu’est-ce qui vous différencie des autres candidats pour la primaire ?
J’ai beaucoup de respect à l’égard des candidats. La différence c’est que je viens du monde de l’entreprise, de l’industrie. Depuis 25 ans je connais parfaitement ces problèmes de compétitivité et j’en vois les conséquences absolument dramatiques, ce qui me rend beaucoup plus sensible sur la compréhension de la gravité de la situation. Et puis j’ai un profil différent, je pense que la plupart des sujets prioritaires en matière de réforme de l’Etat, sont des sujets d’organisation de management, de motivation des équipes, de gouvernance qui sont des sujets sur lesquels je travaille depuis des années dans le secteur privé où j’ai dûmettre en place des équipes rapidement qui devaient être efficace immédiatement dans un milieu frugal et très concurrentiel aux quatre coins du monde ou en Europe dans le cadre de la création de mes différentes sociétés.J’ai donc réalisé des choses qui me qualifie pour imaginer, pour réinventer la France et réinventer en particulier le fonctionnement de l’Etat français alors que les autres candidats ne connaissent finalement que le « tout-Etat » bureaucratique, et comment sont-ils capables d’imaginer autre chose ? J’ai développé un éditeur de logiciel en partant de rien qui, cinq ans après la création a été côté au Nasdaq dans un domaine dans lequel les Français étaient absents. On a été le premier leader mondial français dans le secteur de l’édition de logiciel, on a crevé un plafond de verre, comme je le dis, on a grimpé l’Everest en tongs. Puis, on a créé dans le domaine de la logistique, la société KIALA, qui était aussi un domaine auquel on ne nous attendait pas, où les allemands et les américains sont les leaders. Nous avons réussi à faire de KIALA le leader européen, puis avec UPS le leader mondial. Donc, j’ai fait des choses dans des contextes très exigeants sur le plan opérationnel, sur le plan managérial qui me qualifie beaucoup plus pour imaginer ce que peut être un Etat agile, digital où les gens sont poussés à donner le meilleur d’eux-mêmes et finalement à avoir de l’efficacitéqui est le problème numéro un de l’Etat français aujourd’hui.
Comment expliquez-vous ce rapport politique de force entre mondialiste et souverainiste d’après votre expérience ?
Dans l’ouvrage que j’ai écrit « Le Contrat Mondial » où je fais une critique constructive de la mondialisation, je ne suis pas dans une posture de repli sur soi comme le Rassemblement National ou certains souverainistes. Je dis juste que la mondialisation a bien fonctionné tant que l’on mettait en compétition des environnements comparables, des pays qui avaient la même histoire, c’est-à-dire 150 ans d’histoire sociale et 50 ans d’histoire environnementale, en bref, des pays développés. Ensuite, dans les années 90 on a décidé de s’ouvrir aux pays émergents qui était une très bonne idée, mais on aréalisé cette ouverture sans aucune contrepartie sociale et environnementale. C’est beaucoup à l’initiative des Américains qui ont choisi la solution de facilité en allant chercher par exemple la main d’œuvre mexicaine. Mais ensuite nous les avons suivi. Il y a eu l’entrée de la Chine dans l’OMC en 2001, où l’on a pris quelque part la décision implicite que les activités industrielles manufacturières n’étaient pas importantes pour nous. C’est la fameuse division internationale du travail où on allait garder les activités à forte valeur ajoutée et l’économie de la connaissance, ce qui a permis à la Chine de devenir l’atelier du monde. En faisant cela, nous avons perdu énormément d’emplois industriels, nous avons dévitalisé des régions entières, abandonné les classes populaires et cela s’est traduit par une révolte des classes populaires qui a amené Donald Trump au pouvoir, qui a entraîné le Brexit, qui acontribué à la crise des gilets jaunes en France et solidifié le Rassemblement National dans un certainsnombres de régions. Sachant que nous avons eu la double peine en France, avec notre Tout Etat bureaucratique qui casse la compétitivité du pays, on a commencé à désindustrialiser massivement. Le libre-échange déséquilibré et sans éthique a fini de détruire nos activités industrielles. Les conséquences sont sociale-politique par la révolte des classes populaires d’une part, et stratégique d’autre part, puisqu’on a perdu des savoir-faire importants. Cela est apparu clairement, lors de la pandémie par la pénurie de masques et de médicaments par exemple. Et cela va bien au-delà, dans la transition énergétique, qui est mon métier aujourd’hui, l’essentiel des produits sont fabriqués en Chine. 70% des batteries lithium et des panneaux photovoltaïques sont fabriqués en Chine. Parmi les dix premiers constructeurs d’éoliennes, vous avez sept chinois derrière trois occidentaux, qui perdent des parts de marché rapidement. La transition énergétique est en train de devenir une révolution industrielle au bénéfice quasi exclusif de la Chine, ce qui est terriblement dommage. La transition énergétique est une révolution industrielle avec tous les avantages que cela pourrait représenter, en termes de créations d’emplois qualifiés et donc de réindustrialisation en France, et c’est en train de bénéficier à la Chine avec derrière beaucoup d’argent public et beaucoup de sacrifices, ce qui est extrêmement regrettable. Et donc, ce que je propose dans mon livre, c’est une évolution des règles du commerce internationale pour rééquilibrer la compétition. D’ailleurs, il y a eu des premières mesures qui commencent à être prises comme la compensation carbone au frontière. Je préconise de faire la même chose pour effacer les écarts de normes sociales avec des compensations sociales aux frontières pour les produits que l’on considère comme stratégiques, qui sont au cœur des infrastructures essentielles. Lorsqu’un véhicule électrique est fabriqué à Chengdu ou à Chongchin qui sont les grandes villes industrielles chinoises avec une main d’œuvre à 5 euros de l’heure, la même main d’œuvre qualifié en Occident est en moyenne à 30 euros de l’heure. Je propose un mécanisme compensatoire à la frontière pourrééquilibrer la compétition entre les industriels occidentaux et les industriels Chinois. En effet, cette différence de salaire s’explique par des différences en termes de droits des salariés. La Chine est un pays qui ne respecte pas ses salariés comme nous les respectons nous. La dépense sociale est bien inférieure par exemple, ce qui explique une part importante des écarts de coûts de main d’œuvre. La dépense sociale dans le P.I.B Chinois est à environ 10%, alors que nous sommes à 31.5%, le record du monde, un niveau exorbitant, insoutenable. Nous devrions être raisonnablement à 26% comme le reste de l’Europe occidentale, mais cela laisserait tout de même un écart de 16% points de PIB avec la Chine ce qui est considérable. Cet écart très important de niveau des dépenses sociales se retrouve dans les niveaux desalaires et donc dans les coûts des produits finis. De ce fait, mettre en place des compensations au frontière permettait aux démocraties libérales qui traditionnellement respectent l’homme et la nature de développer ces savoir-faire et de bénéficier des retombées industrielles de la transition énergétique en particulier. Donc, je ne suis pas dans une opposition entre mondialiste et souverainiste, je pense que c’estbeaucoup plus subtil que cela. Le libre-échange fonctionne très bien et est très vertueux entre pays similaires en termes de standards sociaux et environnementaux. Quand il y a des écarts importants, cela marche beaucoup moins bien et cela donne une prime aux pollueurs et aux exploiteurs.
Vous avez fait part de cette révolte sociale à travers la crise des gilets jaunes. On constate une défiance envers la politique et nos politiques, une forme de crise de citoyenneté et d’inflation civique qui se traduisent par une abstention de plus en plus grandissante à chaque échéance électorale, comment renouer la confiance avec les Français ?
Effectivement, récemment le marqueur le plus symptomatique de cette crise est l’abstention, notamment celle aux élections régionales et départementales qui est montée à 67 %. Les individus ne se déplacent plus pour aller voter, et c’est très grave. Comment vont-ils alors exprimer leurs frustrationsautrement qu’en descendant dans la rue s’ils ne votent plus. Il n’y a plus de vecteur d’expression des insatisfactions par le biais des urnes puisqu’ils n’y croient plus et le mouvement des gilets jaunes l’a parfaitement illustré. Au tout début, ce mouvement a été déclenché par une jacquerie fiscale. Les tous premiers gilets jaunes sur les ronds-points étaient des femmes et des hommes courageux qui travaillaient souvent et qui n’arrivaient plus à joindre les deux bouts parce qu’on leur a enlevé du pouvoir d’achat sous le prétexte de la transition écologique. C’est ce genre de mouvement que l’on risque de revoir à plus forte échelle si nous n’arrivons pas à restaurer la confiance et à baisser la dépense publique. La confiance ne peut se rétablir que par un diagnostic honnête de la situation du pays, c’est-à-dire en arrêtant de se voiler la face, en arrêtant de raconter des salades aux Français. Le pays s’effondre très clairement. En plus des problèmes économiques que je dénonce depuis longtemps, nous avons aussi des problèmes régaliens. Nous avons des voyous qui n’ont plus peur de rien, ni de notre police ni de notre justice. Nous avons un Etat qui, à force de vouloir tout faire, s’éparpille. C’est un Etat gribouille et on peut le constater aussi, sur l’immigration avec un laxisme complet. Donc, il faut établir un diagnostic honnête de la situation et ensuite produire des résultats, c’est impératif, on ne peut pas se permettre d’aller à l’Elysée pour le prestige. Même si mes compétiteurs sont des gens éminemment respectables, je pense que quelqu’un qui a fait de la politique toute sa vie aura du mal à convaincre les Français. A mon avis, le fait d’avoir été ministre dans un gouvernement sur votre cv n’est pas un avantage aux yeux des Français dans ce climat de défiance. Pour mes parrainages, lorsque j’appelle des maires de petites ou moyennes communes qui sont au plus proche de leurs habitants, ils me disent qu’ils ne veulent plus de politique de carrière, plus d’énarques. Je suis frappé par ces premiers magistrats en rupture totale par rapport à la classe politique qui reflète principalement l’opinion des Français. Emmanuel Macron est un pur produit de la technocratie, il règle les problèmes par le prisme de l’Etat. Il a remplacé son tout Premier ministre énarque du nord par un autre énarque du sud. Même François Hollande avait plus de diversité autour de lui. Quel que soit ces qualités réelles, son intelligence, son dynamisme, Emmanuel Macron n’est pas l’homme de la situation. Je pense donc, que si les Républicains veulent gagner cette élection, il nous faut un programme en rupture par rapport à ce que fait le président actuel, en particulier sur la réforme de l’Etat.Et il leur faut un candidat en rupture aussi, qui ne soit pas quelqu’un qu’on a déjà vu aux affaires, qui ne soit pas un politique de carrière quel que soit les qualités incontestables de chaque candidat, car je pense que dans le contexte actuel les Français n’en veulent pas.
Selon vous, à droite ne manque-t-il pas une synthèse entre libéraux, conservateurs et souverainistes ?
Bien entendu. Je me définis comme social pour l’homme, libéral pour l’entreprise et écologique pour tous. Je ne remets pas en question le pacte social français comme le système de santé universel par exemple. Pour avoir vécu aux Etats-Unis, nous avons en France, un bon système. Néanmoins, la question se pose sur comment on délivre le service ? C’est l’exécution opérationnelle qui est essentielle et voir un Etat qui cherche à gérer les hôpitaux c’est complètement insensé au vu de sa complexité. C’est complexe au niveau médical, sur le plan technologique, sur le plan managérial et organisationnelle et sur le plan logistique, c’est une véritable folie de demander à l’Etat de gérer cela. Il en est de même sur le plan sécuritaire, l’Etat est incapable d’assurer la sécurité au sein decertaines cités. Il n’est pas normal qu’en France nous ayons peur. L’Etat n’est pas capable d’assurer l’instruction, nous sommes les derniers dans les classements internationaux. Les solutions doivent passer par plus de liberté et moins d’Etat. Un Etat qui se focalise sur le régalien et qui sait faire confiance auxcitoyens, aux associations, aux entreprises pour délivrer un certain nombre de service et le faire efficacement. Si on ne change pas cela, le système va droit dans le mur.Par ailleurs, ce système est terriblement injuste, car ceux qui paient les pots cassés de l’effondrement du pays et celui de l’industrie ce sont principalement les classes populaires qui n’ont plus d’emplois de qualité dans ce qu’on appelle la France périphérique. Qui est ce qui paient la faillite de l’école, ce sont les gens les moins aisés. Le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) note d’ailleurs le fait que notre système éducatif est l’un des plus inégalitaire des pays développés, qui maintient les inégalités sociales voire qui les renforce. Ce système est réellement anti-social et je veux réinventer la France pour tous, réinventer la France pour les classes populaires, réinventer la France pour les gens les plus modestes. Et ce souhait, je veux le réaliser sur trois propriétés. Le premier objectif, c’est de sortir du « tout-Etat » bureaucratique afin de retrouver la sécurité, la prospérité et l’excellenceéducative. Aujourd’hui, il faut que l’on arrête d’être un pays anormal qui, pour faire la même chose que les autres, est obligé de prélever deux fois et demie le budget de l’Education Nationale sur la société française, à la fois sur les particuliers et les entreprises. Notre pays a un déficit structurel de 3 à 4 points du P.I.B par an avant la pandémie. Ce qui est aberrant, c’est que cette fiscalité extrêmement élevée, record du monde, ne suffit même pas à faire face aux besoins du pays, il faut encore s’endetter de l’ordre de 70 à 80 milliards d’euros par an, pour faire face aux frais de fonctionnement. Et le comble est qu’on en arrive dans beaucoup de domaine à manquer encore de moyens. Le deuxième objectif, c’est de réunifier le pays en réparant les fractures territoriales. Il existe deux grandes fractures territoriales,celle entre les métropoles et le reste du pays avec la désindustrialisation, l’effondrement de l’agriculture et celle entre le pays et ses banlieues populaires. Sur cette dernière fracture, il y a un enjeu de sécurité, et on ne peut plus tolérer ces zones de non-droit. Il faut avoir une approche radicalement différente face à ceux qui déclare la guerre à la République. Il y a ce volet régalien sécuritaire à prendre à bras le corps et ce volet économique au sein des banlieues où l’on doit répondre concrètement à ce dynamisme et cette créativité entrepreneuriale débordante. Il y un terreau extraordinaire de création d’activité. Et enfin, le troisième objectif qui est fondamental par rapport à nos enfants, c’est de réussir la transition énergétique pour qu’elle soit socialement et économiquement acceptable. Cela fait cinq ans que je travaille dans ce domaine, et je pense être capable d’articuler une vision crédible sur latransition énergétique. Je connais parfaitement la réalité opérationnelle de cette industrie. Le livre que j’ai écrit « Le Contrat Mondial » m’a donné la chance de publierune tribune dans Fortune Magazine aux Etats-Unis au mois de juillet, en tant que simple citoyen, dans laquelle j’évoque les conséquences du commerce mondial sur latransition énergétique. Je ne pense pas qu’un magazine américain prestigieux ouvre ses colonnes pour parler transition énergétique à aucun des candidats à la Présidentielle française, à commencer par des écologistes.
Vous êtes un modèle de réussite français dans le monde de l’entreprise, quel message avez-vous envie de dire à notre jeunesse ?
Vous me posez cette question au moment où je viens de répondre au tweet de Guilhem Carayon, (Président des jeunes Républicains) sur son discours de fin de rentrée des jeunes Républicains qui dit :« Nous sommes d’une génération qui ne transige pas avec les valeurs françaises. Nous sommes une génération qui ne se taira pas devant l’effondrement de son pays. Nous sommes la génération d’une nouvelle espérance. L’espérance de retrouver ensemble la fierté d’être Français ». Je lui ai répondu : « Ma génération pourrait bien apparaître pour la votre comme celle de jouisseurs irresponsables qui vous laissent un pays surendetté, sur-administré, surfiscalisé, désindustrialisé, fracturé et notre système éducatif ne vous donne pas les compétences pour réussir au 21ème siècle. ». Voilà ce que je souhaite, c’est travailler à vous laisser un pays qui soit dans l’état du pays que j’ai connu lorsque j’avais votre âge. J’ai grandi sous De Gaulle, Pompidou et Giscard d’Estaing, où la France était la cinquième puissance mondiale en création de richesse par habitant, aujourd’hui nous sommes la vingt sixième. Si je suis Président, à la fin de mon quinquennat je remettrai la France à ce rang pour laisser aux jeunes un pays dans un état comparable à celui que j’ai connu quand j’avais leur âge. Si on libère enfin le génie français, on est parfaitement capable.
Propos recueilli par André Missonnier
Votre personnalité et votre programme sont tout à fait convaincants, à l’exception toutefois du vague de la transition énergétique juste évoquée et qui me semble capitale.
Si elle consiste en effet à remplacer notre précieux nucléaire par ces fameux renouvelables, très juteux pour certains mais ruineux pour d’autres du fait des reventes successives avec revenus illusoires sur 20 ou 25 ans et faillites prévisibles
Et imiter comme d’habitude le ruineux échec germanique, financé entre autres par nos 15 milliards de déficit annuel, pour saboter notre brillante filière atomique comme dèjà commençé, serait tout à fait contraire à votre ambition nationale, industrielle et financière.
De gràce rassurez-nous …