(Entretien) Nina Ochoa, « La droite est ce lien étroit avec les territoires »
(Entretien) Nina Ochoa, « La droite est ce lien étroit avec les territoires »

(Entretien) Nina Ochoa, « La droite est ce lien étroit avec les territoires »

Nina Ochoa est conseillère municipale Les Républicains de Toulouse déléguée à la vie étudiante et Maire de quartier Saint-Simon/Lafourguette/Oncopole.

Bonjour Nina Ochoa, vous avez été élue conseillère municipale durant les dernières élections municipales, quel est l’objectif de votre engagement en politique ?

Mon engagement est multiple. J’ai d’abord eu la volonté de m’investir au sein d’un parti de droite pour ses valeurs mais aussi pour y apporter ma vison. Par la suite, mon engagement a vraiment trouvé son écho et sa réalité dans l’exercice d’un mandant local. J’ai eu envie de m’engager pour ma ville, pour les toulousains et aux côtés de Jean-Luc Moudenc. Et je trouve que mon engagement de femme de droite y prend tout son sens. Je me fais le relais de valeurs qui me sont chères : travail, pragmatisme, valeurs républicaines … et le relais de la jeunesse qui a envie d’engagement et d’écoute.

Un conseil pour les jeunes qui souhaitent s’investir en politique ?

Aujourd’hui il y’a une volonté de prise de parole, de perpétuel débat qui anime notre société. Les structures sont multiples : il y a les partis politiques, les think-thank, et bien d’autres.

Le premier conseil que je leur donnerai serait de garder ses idées et une ligne de pensée bien claire. Un jeune qui s’engage en politique a tout à construire. Il ne doit pas adapter ses idées à un parti, ou à céder à la bien-pensance pour réussir, ce serait voué à l’échec. Il faut maintenir sa ligne et s’engager pour celle-ci même, si elle ne fait pas toujours l’unanimité. C’est le débat d’idée et parfois la confrontation qui marquent la force de l’engagement.

Vous êtes déléguée à la vie étudiante, on a vu dans les dernières déclarations du gouvernement un silence sur ces enjeux, les étudiants sont-ils lâchés durant cette crise ?

Ma délégation a pris une autre dimension ces dernières semaines. Puisque Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et Président de Toulouse Métropole, m’a confié une mission de coordination des politiques à destination des jeunes dans les deux collectivités. Je le remercie à nouveau pour sa volonté de faire de nos collectivités de vraies aides pour les jeunesses d’aujourd’hui.

Mon regard est double : celui d’une étudiante confrontée aux difficultés de ses camarades et celui d’une élue qui tente à son échelle de fournir des réponses à ces difficultés.

Je constate que les étudiants sont complètement lâchés par le gouvernement. Hormis un air grave du président Macron disant qu’il est difficile d’avoir 20 ans en 2020, rien. Et puis c’est plus un coup de com qu’une réelle prise de conscience à mon sens. Quant à la ministre Vidal, elle ne cesse d’avancer sur la voie de la médiocrité et de l’immobilisme. Elle est systématiquement absente et ne prend pas pleinement conscience des enjeux autour des étudiants.

De quelle manière la ville de Toulouse accompagne sa jeunesse pour surmonter la crise ?

Comme depuis le début de mon mandat, et de concert avec la logique de travail de la majorité, j’ai une volonté de mettre en place des mesures sûres et pérennes. Comme je le disais, les enjeux sont trop importants pour se permettre de prendre des mesures poudre aux yeux. Aujourd’hui on y travaille durablement en faisant le lien entre ville et métropole, et aussi en associant les initiatives étudiantes sur le sujet. C’est essentiel pour répondre à de vrais besoins.

On vous sait investie dans l’insertion professionnelle en direction des jeunes, la crise a un impact ?

C’est un sujet qui me tient à cœur en effet. Et la crise a un énorme impact. L’insertion professionnelle est un aboutissement et soulève d’autres sujets comme la revalorisation des formations. J’entends trop souvent que j’ai eu mon bac, ma licence ou mon Master mention COVID. Je me désole de ces propos, il y a une perte de confiance chez les jeunes : une perte de confiance envers leur formation et une perte de confiance envers eux. Donc il faut assurer de la qualité des formations, des compétences acquises et s’assurer d’une même logique sur le marché du travail.

Quelle est votre vision de la droite de demain ?

Pour moi la droite de demain doit travailler sur deux points essentiels :  une reconnexion avec les territoires et cesser d’orienter ses idées à un ou plusieurs candidats, personnalités.

Je me suis engagée à droite pour ce lien étroit avec tous les territoires, aussi divers soient-ils. Aujourd’hui je trouve que l’on a perdu cela, la droite a un regard électoraliste et centralisé sur ses territoires. Je le déplore, et d’autant plus depuis que j’ai été élue localement.

Les choix, les alliances locales de travail ne doivent pas être regardés depuis le lieu central du pouvoir, mais être étudiées, entendues selon l’hétérogénéité de nos secteurs.

Et puis, à chaque parti son champion du moment, et à chaque champion sa lignée d’idée. Je pense qu’il faut cesser de s’attacher à une personne, à un chef potentiel. Mais qu’il nous faut garder une base d’idées stricte qui ne doit en aucun cas devenir amovible. C’est comme ça que la droite réussira à nouveau à parler au plus grand nombre.

Propos recueillis par Paul Gallard

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