Théo Michel est Secrétaire Général des Jeunes Républicains et élu du 17ème arrondissement de Paris.
Bonjour Théo, ce Congrès LR est-il une réussite totale pour Les Républicains ?
Ce congrès est un véritable succès à plusieurs égards. Les militants se sont fortement mobilisés pour ce scrutin, avec une participation très haute qui a tutoyé les 80% aux deux tours. Cela prouve qu’il a intéressé nos adhérents. Les débats qui se sont tenus sur les différentes chaines de télévision ont suscité plus largement la curiosité de la part des Français. On le constate par les très bonnes audiences. Les candidats ont pu exprimer leurs pensées et surtout détailler leurs propositions ; la qualité des débats a été unanimement saluée par les commentateurs. Surtout, un tel scrutin est gage de dynamique pour son vainqueur, en l’occurrence Valérie Pécresse.
Aujourd’hui, avec le soutien d’Eric Ciotti, Xavier Bertrand, Michel Barnier, Philippe Juvin et de toute une famille politique rassemblée, Valérie Pécresse est en capacité de battre Emmanuel Macron. Il était donc important de mettre en place ce congrès. Dynamique, rassemblement et propositions, c’est ce qui a fait le succès de ce congrès.
Le calendrier est-il finalement à votre avantage ?
J’ai toujours fait confiance à Christian Jacob, le président de notre famille politique. Ce calendrier s’inspire de celui de 2016 qui avait vu la victoire de François Fillon, à savoir une désignation fin novembre/début décembre. Je n’ai jamais critiqué ce calendrier, bien au contraire.
Valérie Pécresse est sortie vainqueur, quelle a été sa force ?
Selon moi, sa principale force a été de faire la synthèse des différentes tendances à droite sur le plan idéologique. Elle a une ligne libérale au niveau économique, qui porte des réformes ambitieuses, de rupture par rapport à Emmanuel Macron : elle veut diminuer fortement le nombre de fonctionnaires, réformer les retraites, baisser les impôts – notamment en reprenant la proposition d’Éric Ciotti de baisser l’impôt sur les successions. Tout ce qu’Emmanuel Macron n’a pas eu le courage de faire. Il faut rapprocher cette victoire de celle de François Fillon en 2016 car ce dernier représentait lui aussi le courant libéral-conservateur qui est majoritaire au sein des Républicains, et plus largement au sein du peuple de droite. En effet, Valérie Pécresse s’est aussi distinguée sur le plan régalien avec des propositions très travaillées, en particulier avec le durcissement des peines de prison, le retour de l’État dans les zones de non-droit ; c’est ce qui a plu aux adhérents des Républicains. La capacité de Valérie Pécresse est de rassembler le centre-droit avec des mesures libérales économiques mais également la droite plus conservatrice avec ses propositions régaliennes. Ce sont ces atouts qui lui ont permis de remporter la mise.
Sur quels points la jeunesse de droite peut-elle s’identifier à elle ?
La jeunesse de droite peut s’identifier à elle car Valérie Pécresse ne considère justement pas cette jeunesse comme un simple état civil et n’a pas ce regard paternaliste. Elle veut engager des réformes de fond afin de baisser le chômage des jeunes. Pour le faire baisser, il n’y a pas de secret, il faut améliorer la compétitivité des entreprises. Sa force est de ne pas faire de politiques catégorielles, en s’adressant à l’ensemble des Français et par conséquent aux jeunes. Son discours qui rompt avec l’infantilisation des jeunes plait énormément aux jeunes de droite.
Cependant, quand on met en perspective, le meeting de Villepinte d’Éric Zemmour a réuni pléthore de jeunes et nous devons donc entendre cette jeunesse et en tirer des enseignements.
La jeunesse a notamment besoin que l’on réponde aux questions liées à l’immigration incontrôlée : Valérie Pécresse y répond avec une loi constitutionnelle qui nous permettra de reprendre enfin notre souveraineté sur les flux migratoires au sein de notre pays. La jeunesse est également préoccupée face à la progression du communautarisme islamique et aux atteintes à notre culture et notre identité. Comment également lutter face aux idéologies de la déconstruction au sein des universités ? Valérie Pécresse a apporté des réponses à ces questions lors des débats de ce congrès. A nous désormais de les porter !
Par ailleurs, et bien que toutes ces questions régaliennes soient fondamentales pour la jeunesse française, il nous faudra aussi aborder les questions de souveraineté énergétique et de transition écologique. Valérie Pécresse a démontré face à la gauche sectaire en Ile-de-France qu’elle est la candidate de l’écologie des résultats.
Éric Ciotti a été la sensation de ce Congrès, il a même terminé 1er au premier tour de celui-ci, qu’est-ce que cela t’inspire ?
Eric Ciotti a imposé ses thèmes dans cette primaire car il y croyait fermement. Il a crevé l’écran lors des débats. Ses propositions ambitieuses, à la fois économiques de baisse massive des impôts, et ses propositions fortes sur le plan régalien, sont des sujets qu’il traite au quotidien depuis qu’il est en politique. Cela s’est senti et la clé a été son authenticité et cette rupture avec le politiquement correct. C’est ce qui a plu aux adhérents des Républicains et l’a conduit en tête au premier tour. N’oublions pas également qu’il est un très bon orateur. Il devra compter dans cette campagne.
Le sondage Elabe place Valérie Pécresse deuxième au premier tour de la présidentielle et même victorieuse au second, comment interprètes-tu ce sondage ?
Ce n’est pas que je pense, mais que je sais que nous allons gagner cette élection présidentielle ! J’en suis persuadé. Aujourd’hui, la France n’a jamais été aussi à droite. Les Français n’ont jamais autant attendu des solutions de droite : retour de l’autorité, régulation de l’immigration, respect de notre culture et de notre identité, réformes économiques ambitieuses et baisse de la fiscalité. Toutes ces réponses là, il n’y a que la droite qui puisse les apporter. Nous serons au second tour de cette présidentielle grâce à la dynamique de notre candidate et car nos idées sont majoritaires. Si nous sommes au deuxième tour, nous gagnerons face à Emmanuel Macron.
Quelle est ta vision de la droite de demain ?
Une droite qui assume ses convictions sans se laisser influencer par la gauche. Elle doit être fidèle ses valeurs. Face à ce politiquement correct, elle doit être la lumière qui le brise. Certains sujets doivent désormais être abordés sans complexe tels que l’immigration, la sécurité, la fiscalité ou encore la valorisation du travail face à l’assistanat. Elle doit suivre un cap clair et ne pas y déroger. La droite est forte électoralement uniquement quand elle assume ses convictions.