Question simple pour commencer donc : n’est-ce pas trop compliqué de concilier vie professionnelle et engagement politique ?
Tout d’abord, en ce qui concerne mon équilibre de vie, il est basé sur un triptyque : vie de famille, vie professionnelle et, en effet, engagement politique. Il est vrai que c’est un triptyque exigeant, mais je pense qu’il est absolument nécessaire de s’engager dans la vie de la Cité. Ainsi, si concilier ces différents engagements est parfois complexe, j’estime avoir les capacités d’organisation et d’anticipation nécessaires me permettant de relever ce défi. J’ai enfin mon épouse qui me soutient et sans elle je ne pourrai pas mener cet engagement.
Si vous deviez vous définir politiquement en trois mots, quels sont ceux que vous choisiriez ?
Je dirais qu’il faut d’abord insister sur la forme, en quelques sortes, de cet engagement politique. Dès lors, je dirais premièrement la constance, tant sur les valeurs, la qualité, l’engagement et la vision pour la France. La constance est en effet requise pour défendre, en priorité, l’identité française et l’État-Nation. Et je crois justement savoir faire preuve de constance. Je dirais, ensuite, l’exigence, pour me qualifier politiquement. En effet, quand on prétend gérer des villes, des départements, des régions, il faut savoir être rigoureux, afin de représenterdignement les Français, c’est-à-dire de défendre leurs intérêts, l’intérêt général, et non pas les intérêts personnels. Enfin, je dirais conquérant. On voit l’idéologie gauchiste et wokiste prospérer et prendre du terrain, ce à quoi j’entends répondre en défendant un véritable contre-projet, afin de conserver et préserver l’ADN de la France et de notre civilisation.
Les Républicains ont choisi leur nouveau président en décembre dernier, en la personne d’Éric Ciotti. Comment Les Républicains peuvent-ils se reconstruire, après leurs derniers échecs ?
Je vais être clair : il faut retourner la table. Nous devons faire un bilan honnête du passé, un bilan des renoncements qui existentdepuis une trentaine d’années, et ainsi des différentes réformes qui n’ont pas été menées, alors qu’elles auraient dû l’être. Je pense qu’il faut, par ailleurs, revoir toute l’organisation en interne, afin qu’elle soit plus moderne, plus puissante et plus offensive. J’estime également que nous devons clarifier notre ligne politique, afin qu’elle soit plus cohérente. Nous avons voulu faire l’union de la droite et du centre, diluant ainsi notre véritable ADN. Nous devons revenir aux fondamentaux de la droite, à nosfondamentaux en somme, ceux du RPR ! Pour finir, je pense qu’il nous faut une feuille de route développée et ambitieuse pour préparer le parti aux futures échéances électorales. Enfin il faut revoir notre stratégie d’alliance avec les autre partis pour rassembler : elle doit être fondée sur un socle de valeurs, et non des petites tactiques politiques.
Venons-en désormais à un sujet spécifique et d’actualité : l’euthanasie, qui, en effet, sera vraisemblablement bientôt à l’ordre du jour du Parlement. Filons-nous vers une rupture éthique, si ce n’est anthropologique, majeure ?
Oui, effectivement. Je pense que nous allons vers une rupture anthropologique. En ce qui me concerne, fort de mes valeurs humanistes et chrétiennes, la fraternité, selon moi, c’est accompagner la personne souffrante ou mourante jusqu’au bout, et lui permettre de vivre le plus dignement possible ; et non pas de lui donner la mort. Je suis donc en désaccord total avec ce projet en vue de légalisation de l’aide active à mourir qu’est l’euthanasie. Les professionnels en soins palliatifs ne sont pas écoutés, je le regrette. D’ailleurs, quand l’on met en parallèle ce projet et notre démographie en baisse, on constate le déclin civilisationnel qui nous guette. Je pense donc que les soignants, qui seront confrontés à des décisions particulièrement difficiles à prendre, devraient être vraiment écoutés. Il est donc dommage que la Convention citoyenne de la fin de vie soit un tel simulacre de débat, sans écouter ni prendre en considération les positions des professionnels de santé concernés.
On vous sait déterminé pour porter vos idées à travers de futurs mandats d’élu. Vous vous êtes d’ailleurs engagé pour les municipales de 2020 à Brest sur la liste Brest c’est vous ! aux côtés de Bernadette Malgorn et pour les élections régionales de 2021 sur la liste Hissons Haut la Bretagne aux côtés d’Isabelle Le Callennec. Les prochaines élections locales sont les municipales, en 2026. Que souhaitez-vous pour les Rennais ?
J’ai plusieurs objectifs pour les français et plus localement pour les rennais : je souhaite que les rennais puissent vivre en sécurité et ainsi retrouver une forme de paix sociale. En effet, je ne souhaite pas que Rennes devienne Nantes, en termes d’insécurité et de violences. Je souhaite donc que toutes les mesures soient prises pour lutter contre ces fléaux grandissants. Je souhaite également que les Rennais puissent continuer de vivre à Rennes. Nous connaissons effectivement une explosion du prixl’immobilier dans la ville. Une vraie politique sociale est donc nécessaire pour faciliter et conserver l’accès au logement. Troisième point, j’entends beaucoup parler de social et d’écologie, et du lien entre les deux. Or je trouve que la municipalité de Rennes actuelle, c’est beaucoup de mots, mais peu d’actes à cet égard. Je suis donc partisan d’une vraie politique d’écologie humaine, qui rassemble tous les Rennais. Enfin, je souhaite que les habitants de Rennes soient fiers de leur ville et d’y vivre, ce qui implique de préserver l’identité rennaise, à la fois dans sa culture et son patrimoine.
Pour conclure et, en somme, faire la synthèse de cette interview, la droite de demain, qu’est-ce à dire, selon vous ?
Pour moi, la droite de demain c’est plusieurs choses. Sa première ambition doit être de créer un collectif assumé en cohérence avec ses actes, ses mots et ses paroles (pour revenir sur la clarté de la ligne). Ensuite, ce collectif doit surtout œuvrer pour restaurer et défendre les intérêts de la France et des Français, pour le bien commun, plutôt que de chercher, à tout prix, à se faire élire ou réélire. Enfin, ce collectif, doit œuvrer pour porter un projet d’espérance pour les français et pour que la France retrouve son âme et sa puissance, malheureusement perdues depuis plusieurs décennies.