Ma passion pour la politique a commencé par un gouter devant la télévision… En 2006, lors d’un débat où l’invité était … Ségolène ROYAL ! Je me rappelle avoir dit à ma mère « Je veux faire comme elle, parce qu’elle parle depuis tout à l’heure et personne ne lui dit de se taire ». Si cette réflexion, d’une petite fille de 11 ans, prête à sourire. Ce fut le point de départ d’un engagement et peut-être aussi d’une réflexion : Quelle est la place d’une jeune femme dans le débat public ? Et plus largement dans la société ?
En 2012, lorsque je prends ma carte à l’âge de 16 ans, je n’étais pas particulièrement attirée par cette problématique. Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET était porte-parole de Nicolas SARKOZY, Rachida DATI acclamée lors des meetings, ma grand-mère avait été gérante d’une usine de conserves. Je pensais, naïvement, que ce combat n’était pas celui de ma génération. J’ai même accueilli le mouvement « Balance ton porc » de manière septique.
Mon intérêt pour le féminisme s’est accru au fils des années. Dans ma vie privée, d’une part, à travers l’accompagnement de copines victimes de violences morales ou sexuelles. Dans ma vie professionnelle, d’autre part, alors qu’il m’est arrivé d’entendre « Une femme seule ne peut pas être à la tête d’une entreprise d’agroalimentaire. Qui s’occuperait des enfants ? ». Évidement au sein de mon engagement militant, des notes sur le physique attribuées aux filles lors des réunions, aux réflexions du type « Fais deux enfants et on te prendra au sérieux », en passant par une campagne interne particulièrement misogyne. Étant dotée d’un fort caractère et d’un gout certain pour la provocation, j’ai décidé d’être autoentrepreneur dans l’agroalimentaire et de m’intéresser aux problématiques des femmes de ma génération.
Mais comment articuler ces deux convictions ? Être féministe de droite ?
La droite française ne se revendique pas assez comme ayant toujours défendu les femmes : droit de vote (ordonnance du 21 avril 1944), la contraception (1967, loi NEUWIRTH), l’IVG (1975, loi VEIL) … C’est une erreur d’avoir laissé ce terrain à une gauche qui manipule ce sujet à des fins idéologiques.
Alors qu’en 2022, la France compte 147 féminicides, 60 000 femmes excisées et un écart salarial de 15,8%. Il est de la responsabilité de notre mouvement de se saisir de ces questions de sécurité comme de santé publique. D’autant plus que ces prérogatives régaliennes comme sociales sont dans notre ADN politique.
Aujourd’hui, nous devons nous réinventer pour répondre aux problématiques d’une nouvelle génération de femmes : précarité menstruelle, vengeance pornographique, sexing non consenti, garde des enfants … Une formation politique moderne au service d’une société en mouvement.
Un pays n’intégrant pas l’indépendance des femmes, leur liberté, leur droit à l’ambition se prive de nombreuses énergies. En effet, les résultats des femmes sont supérieurs de plus de 15% aux hommes dans les classements PISA. Or, en comparaison, elles n’accèdent encore que très peu à des postes à hautes responsabilités. Ainsi, notre famille politique doit se saisir de ces inégalités car être ambitieux pour les femmes, c’est être ambitieux pour la France.
Nous devons dépasser notre zone de confort et nos préjugés. Notre place est aux côtés d’Elisabeth BADINTER pour défendre la liberté de conscience des jeunes femmes dans certains quartiers. Notre place est aux côtés des victimes de violences conjugales dont 80% des plaintes sont classées sans suite. Notre place est de permettre à une femme de faire garder ses enfants afin qu’elle ne dépende financièrement de personne.
Ce projet, notre famille politique doit le porter en son sein à travers des personnalités fortes à l’instar d’Aurélien PRADIE, dont la proposition de loi visant à agir contre les violences faites aux femmes a été adoptée à l’unanimité. Mais aussi en donnant d’avantage la parole à des femmes issues de la société civile, plus à même de connaitre la réalité du terrain : cheffe d’entreprise, responsable associative, … Non pas comme « femmes alibis », pour reprendre l’expression de Simone Veil, mais comme actrices de notre mouvement !
Une femme de droite est une femme qui s’engage ! Une femme de droite est une femme qui pense que notre famille politique peut changer le quotidien des Françaises ! Une femme de droite est une femme libre ! En somme, être de droite c’est être féministe !