Bonjour Christelle, vous étiez maire d’une petite commune, ainsi que conseillère métropolitaine et conseillère départementale, quel est pour vous le sens de l’engagement politique à l’échelle locale ?
Bonjour. Merci pour votre invitation.
En 2014, j’ai souhaité redynamiser et faire revivre le village de mes ancêtres. Je me suis donc lancée dans la campagne des municipales et j’ai été élue maire du plus beau village des alpes- maritimes : Rimplas ce village qui m’a vu naître dans lequel j’ai mes racines depuis 6 générations. Le mandat de maire est le plus beau de tous les mandats et j’ai eu la chance de commencer mon engagement politique par ces fonctions qui sont captivantes et très formatrices surtout.
Aussi, comme vous le rappelez, en tant qu’élue à Rimplas, j’ai siégé à la métropole NCA mais j’ai aussi été élue conseillère régionale en 2015. C’est avec ce mandat régional que j’ai compris que ce que j’aimais par-dessus tout c’est la proximité et le contact avec les gens et les populations. J’ai trouvé le mandat régional trop abstrait, trop éloigné des gens, trop technocratique. Ce mandat ne m’a pas fait vibrer.
Par contre, j’ai retrouvé cette proximité dans mon mandat de conseillère départementale dès 2021, dans lequel je m’épanouis vraiment.
En résumé, la politique locale pour moi c’est la proximité et l’échange.
Pourquoi tenez-vous à garder cette casquette d’élue nationale tout en conservant un ancrage local ?
J’ai voulu conserver cet ancrage local tout d’abord par amour pour mon village. Je continue à m’investir pour cet écrin si cher à mon cœur. J’avais fait une promesse à ma population c’était de rester à leurs côtés c’est ce que j’ai fait je siège en tant que conseillère municipale et je représente les intérêts de la commune à la Métropole.
Ensuite si notre pays se trouve dans de telles difficultés c’est parce que la plupart des élus sont déconnectés de la réalité faute d’ancrage local. On le voit surtout avec le Président qui n’a jamais été élu local, il ne sait pas écouter ni entendre. Comment défendre des agriculteurs des apiculteurs si on ne vit pas parmi eux, si on ne les comprend pas ? Comment défendre les problématiques des communes rurales si on ne touche pas du doigt leurs difficultés ?
L’enracinement local est un gage de proximité et d’authenticité et c’est cet ancrage qui nourrit mon travail parlementaire.
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Vous aviez publié une tribune sur le rôle essentiel de maire et l’abandon de l’État envers les premiers magistrats des communes, la situation a-t-elle évolué ?
Ma tribune s’intitulait plus précisément « la ruralité ne doit pas être une salle d’attente pour migrants ». La réalité c’est que la commune est la collectivité de la proximité et du quotidien. Les maires, et surtout les maires des petites communes rurales font un travail remarquable et exemplaire pour tenter de faire survivre leur territoire. Ils portent leur municipalité à bouts de bras car il ne faut pas se leurrer, être maire c’est un sacerdoce. Et en retour, en guise de remerciement, l’État se désengage financièrement avec une baisse de la DGF il nous transfère de nouvelles compétences sans les financements liés, l’État nous assomme de normes de règles administratives toujours plus nombreuses, plus complexes et surtout de plus en plus inutiles. Pour répondre à votre question, après 6 ans de marconisme étatique, la situation s’est détériorée.
Quels sont vos engagements au sein de l’hémicycle ?
Depuis 9 mois, je travaille sur beaucoup de sujets. J’ai interpellé plusieurs fois le Gouvernement sur la hausse des prix de l’énergie qui vient fragiliser bon nombre de petits artisans. Je pense aussi aux nombreuses propositions de lois que j’ai déposées. Sur les rodéos urbains notamment en demandant la mise en place du contact tactique, j’ai proposé de lever l’anonymat sur les réseaux sociaux, de responsabiliser les élus locaux dans la gestion des deniers publics. J’ai aussi proposé la création d’un défenseur des droits des locataires sociaux. Je finalise une proposition pour réactiver l’ascenseur social, favoriser la méritocratie et développer la philanthropie, mais aussi je souhaite porter une réforme courageuse en faveur de la natalité.
Il y a tant à faire pour sortir de ce déclinisme chronique.
Vous portez des thématiques d’une droite forte, notamment sur le régalien, peut-on vous considérer comme une « femme de fer » ?
Je suis une femme pragmatique et je souhaite remettre un peu de bon sens dans les décisions publiques et politiques. Après effectivement, j’ai un caractère assez fort, je suis déterminée et courageuse. Alors que ce soit sur le régalien, ou sur les autres thématiques je n’ai pas peur de proposer des mesures fortes courageuses et audacieuses pour faire bouger les lignes. Soyons objectifs : la politique menée par nos dirigeants nous a mené dans le mur parce qu’ils ont été trop lâches. Il faut en finir avec cette peur qui paralyse les responsables politiques qui sombrent dans l’immobilisme et le déclinisme.
Quelle est votre position sur le féminisme ?
Il y une maxime qui dit « quelle erreur pour une femme d’attendre que l’homme construise le monde qu’elle veut au lieu de le créer elle-même ». Je suis donc au travail car il y a beaucoup de barrières à franchir, de limites à abolir et de verrous à faire sauter.
Vos adversaires soulignent en vous une forme de « pugnacité » et votre « franc parler » est-ce votre force ?
On m’a surnommée démolition girl. Il est vrai que je n’ai peur de rien et que j’ai le courage de mes convictions, c’est dans mon caractère j’ai toujours été comme cela.
Pour vous, qu’est-ce qu’une femme de droite ?
Les dirigeantes de demain !
Bravo madame la députée.