Femmes de droite – Marie Glinel, « L’égalité incarnée et non incantée »
Femmes de droite – Marie Glinel, « L’égalité incarnée et non incantée »

Femmes de droite – Marie Glinel, « L’égalité incarnée et non incantée »

Impossible de la rater à l’Université Toulouse 1 Capitole, son terrain de jeu où elle arpente les couloirs. De la direction aux étudiants, chacun y va de sa bise amicale à cette chargée de travaux dirigés tant respectée qu’appréciée. Sa réputation la précède. Marie Glinel c’est une figure du militantisme toulousain. Doctorante en droit public au sein de cette université, c’est un peu la femme hyperactive, diplômée de plusieurs universités à la fois, responsable de l’UNI n’ayant crainte de se fritter avec les antifas du Mirail, militante UMP puis LR depuis 2011 et élue étudiante à ses heures perdues. Un véritable caméléon capable de troquer le blaser de la Fac de droit pour un jogging plein de colle.

 

Sa réputation de femme engagée aux convictions affirmées et à la ténacité à toute épreuve, s’est forgée dans les plus violentes arènes du militantisme : les universités. Elle a gagné au fil des victoires décisives, des tractages intensifs et des collages tardifs ses galons au point de devenir responsable de la section toulousaine. Dans un contexte particulier, elle a su fédérer autour d’elle des tendances politiques aux antipodes au point de faire de sa section une parfaite famille où chacun défend à l’unisson les valeurs si chères à son cœur de « mérite » et « d’excellence ». Un engagement qui l’a marquée avec un objectif clair : « que mes jeunes militants soient à l’UNI pour vivre une expérience humaine et intellectuelle ».

 

Cet esprit de camaraderie, elle l’insuffle par la suite aux responsables qui la suivront avec l’objectif de garder ce lien entre les différentes générations d’étudiants. Marie Glinel est intransigeante. Elle garde le cap. Pas question d’avoir des militants de l’UNI sans formation militante, ni intellectuelle. Pour elle, le militant c’est quelqu’un qui doit « canaliser ses convictions fortes, pour les exprimer et surtout les partager avec des personnes qui ne pensent pas la même chose ». Convaincre en d’autres mots. Sous sa direction, la section n’est pas seulement un groupe de militants aux idées affirmées, mais également une réputation à tenir. Interrogez n’importe quel professeur ou membre des administrations, l’UNI Toulouse travaille ses dossiers et fait avancer l’université. La recette fonctionne, l’UNI Toulouse remporte des victoires historiques et elle est même choisie comme représentante du syndicat étudiant pour siéger au ministère de l’Enseignement supérieur.

 

Si elle est une militante hors pair, la Garonnaise n’en n’oublie pas son parcours professionnel. Un savant mélange entre engagement et profession – voire vocation – qui n’est pas toujours facile de conjuguer. C’est son cheval de bataille, sa vision de la chose publique avec comme crédo que « la politique nous oblige à nous mettre à son service et non l’inverse ». Avoir une expérience professionnelle évite les dérives d’une dépendance économique aux mandats d’élus et fait basculer nombre de représentants publics dans des dérives. Plus important pour la doctorante en droit public c’est l’apport de son expérience professionnelle dans le débat public : « Avoir un métier, quel qu’il soit, permet d’apporter à la politique d’autres cadres, d’autres manières de penser, d’autres méthodes et d’autres idées ». 

 

Car Marie Glinel porte cette conviction profonde du manque de réflexion et de diversité dans ce qu’est intrinsèquement la droite. Notamment dans son parti politique Les Républicains, elle plaide pour un « travail de refondation ». En avril 2021, elle décide de donner un sens à cette conviction qui l’anime en fondant, avec la victoire de Guilhem Carayon aux élections jeunes LR, le cercle de pensées Athéna afin « d’amener les jeunes de notre parti à une réflexion sur ce qu’est la droite, la raison de leur engagement. Confronter et partager ses idées permet de se positionner ». Au sein de ce cercle, pas question de tomber dans le politiquement correct et dans les propositions hors sol. Pour Marie Glinel « c’est tout un défi de les faire adhérer à une méthode qui ne fantasme pas le réel ». Nous ne sommes pas loin des enseignements de Charles Péguy et des hussards noirs de la République. Un travail intellectuel qui aboutit, en septembre 2021, à un Livre Blanc remis en main propre au président des Républicains, Christian Jacob, avec comme objectif de nourrir la réflexion des candidats à la présidence de la République. 

 

Mais si elle confronte ses idées, Marie Glinel n’en n’oublie pas les raisons de son engagement et les valeurs qui la transcendent. Proche de la ruralité, elle s’évertue à donner de l’importance à tous ces métiers souvent oubliés : maraichers, menuisiers, mécaniciens ou agriculteurs, selon elle, tous ont une valeur ajoutée pour la réflexion politique. La « gauche n’a pas le monopole de l’observation de la réalité et du travail dur » dit-elle. En ce sens, elle le sait la bataille des idées se gagnera au sein de thématiques trop souvent délaissées par la droite : « l’éducation » et « la bioéthique » notamment. Des thématiques qui lui font sens et guident son engagement. Cette amoureuse du droit public s’interroge sur la bioéthique et le rapport de l’homme à cette notion si fondamentale : « c’est une thématique qui nous fait réfléchir sur le sens de la vie et sa définition, de l’humain. Les décisions que nous prenons aujourd’hui en matière de bioéthique auront des conséquences sur les générations futures ». 

 

Et finalement, ces notions semblent s’imbriquer dans l’esprit de cette Toulousaine tant elles font sens au lien intergénérationnel. L’éducation c’est l’instruction et le refus de ne pas savoir. En tant que chargée de travaux dirigés au sein de son université, elle s’attache à instruire ces apprentis juristes. Elle reste consciente de ses biais issus de son expérience, de sa socialisation et de ses convictions de droite mais elle s’attache à toujours « bien séparer le droit et la politique ». Et peut-on lui faire un procès en non-objectivité ? Le droit ne peut être neutre et la chargée de travaux dirigés préfère avertir ses étudiants : « je préfère renseigner mon « méta discours » politique pour leur expliquer que lorsque j’affirme une idée, l’interprétation que j’en donne est peut-être plus libérale ou critique que d’autres et, surtout, c’est pour leur faire prendre conscience qu’ils peuvent avoir la leur et l’affirmer. Cette conscience permet d’éviter d’imprégner le discours juridique de ses convictions politiques ». Une conscience professionnelle qui se retrouve dans son engagement politique. Rigoureuse et humaniste, ses qualités reconnues de tous enrichissent les jeunes républicains. 

 

Mais attention, la Toulousaine insiste : elle ne veut pas être reconnue pour ce qu’elle est biologiquement mais surtout sur son parcours et ses accomplissements. Nul doute, Marie Glinelfait partie de cette génération de femmes loin des combats féministes de lutte des sexes mais qui veulent, par l’engagement et le travail, démontrer qu’une autre voie existe : celle de l’égalité « incarnée et non incantée ». 

 

Portrait réalisé par Paul Gallard pour la Droite de demain.

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