Sarah Knafo était la directrice stratégique de la campagne présidentielle d’Éric Zemmour en 2022. Elle est magistrate à la Cour des comptes vis-à-vis de laquelle elle s’est mise en disponibilité depuis septembre 2021 pour pouvoir mener cette campagne qui, sans elle, n’aurait pas eu lieu.
C’est au cours de ses années étudiantes que naît son envie de s’engager en politique. À Sciences Po, elle est élue sous l’étiquette de l’UNI à la Commission paritaire et connaît un engagement souverainiste dans l’association étudiante “Critique de la Raison Européenne” ; elle s’engage et vit alors ses premières années militantes au sein de l’UMP. L’engagement politique rime pour elle avec le service de la France. C’est cette appétence au service du pays et de l’État qui la conduira à intégrer l’ENA, dont elle sortira de la botte.
C’est donc avec Éric Zemmour qu’elle réalise son rêve de suivre une grande aventure politique qui va durer un an. Énergique, elle fonde le parti “Reconquête!”, dirige la campagne, participe à la rédaction du programme, rédige les discours, orchestre les meetings et permet l’édification d’une stratégie numérique efficace.
Malgré le rythme exigeant que demande une telle campagne, composée de nombreux déplacements et réunions, qui ne laisse pas le temps de musarder – et le sacrifice de nombreuses heures de sommeil – le travail est porteur de succès avec 130 000 adhérents réunis et la levée de 14 millions d’euros, pour un parti qui vient d’être créé autour d’un candidat qui s’essaie pour la première fois à l’arène politique.
Privilégiant la discrétion, les déballages médiatiques de la “presse people” et les atteintes à la vie privée des paparazzis, comme aucun autre candidat n’a pu subir, la touchent, mais les nécessités de la campagne la rappellent vite au devoir.
En effet, la directrice stratégique de la campagne dessine les traits d’une campagne moderne qui allie à la fois le terrain, occupé par de nombreux jeunes militants qui tractent et collent les affiches, et les réseaux sociaux qui sont investis efficacement. Le tout est ponctué par l’organisation de meetings neufs et modernes, aux allures de spectacles, qui mobilisent un grand nombre de sympathisants.
Une campagne prenante mais passionnante qu’elle ne regrette pas une seule seconde d’avoir vécu.
Lorsque l’on fournit un tel investissement avec l’espoir de gagner, il est normal d’avoir un goût amer au moment des résultats finaux (7 %) mais Sarah Knafo ne rougit pas de ces résultats. Un novice en politique qui se retrouve devant les deux partis historiques de la Ve République, que sont le PS et LR, en faisant un plus gros score que les deux réunis est porteur d’espoir
Cette première aventure politique fut pour elle une découverte du monde politique. Une découverte qui s’accompagne de travers difficiles liés aux pratiques propres à ce dernier et qu’elle abhorre parce qu’ils gâchent l’image de ce noble devoir qu’est celui de l’engagement politique : l’opportunisme de ceux qui sont là quand les sondages sont hauts et disparaissent quand ils baissent, les mauvais coups tels que les remarques acerbes en “off” dans la presse… Mais l’aventure a aussi été l’occasion de vivre des événements merveilleux. La rencontre avec une France qui se mobilise autour d’une espérance et dont elle retient tous les visages émus de ceux pour qui elle s’est battue durant tous ces mois. Ce sont ces moments qui font que le rêve est toujours là.
Sarah Knafo est toujours chez “Reconquête!”, malgré la possibilité de réintégrer les grands corps, l’envie de poursuivre l’aventure ne la quitte pas. Portée par l’enthousiasme de servir son pays, elle s’apprête à affronter les prochaines échéances électorales au sein de la – encore jeune – formation partisane avec l’espoir de vivre une aventure victorieuse.
Portrait réalisé par Théo Dutrieu