Femmes de droite – Véronique Louwagie « Certes les femmes travaillent plus qu’auparavant, mais pour quels types d’emplois ? »
Femmes de droite – Véronique Louwagie « Certes les femmes travaillent plus qu’auparavant, mais pour quels types d’emplois ? »

Femmes de droite – Véronique Louwagie « Certes les femmes travaillent plus qu’auparavant, mais pour quels types d’emplois ? »

Bonjour Véronique Louwagie, la féminisation des entreprises avance lentement selon l’Observatoire Skemaqui souligne la difficulté des femmes à accéder aux postes à haute responsabilité au sein des entreprises du CAC 40, comment accélérer le processus ?

La loi n° 2011-103 du 27 janvier 2011 relative à la représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des conseils d’administration et de surveillance et à l’égalité professionnelle, dite aussi « Loi Copé-Zimmermann » pose le principe du respect d’un quota minimum de 40% de membres de chaque sexe. Cette obligation qui assure, depuis le 1er janvier 2017, aux sociétés cotées et aux entreprises de plus de 500 salariés, une représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein de ces instances, est étendue aux entreprises de plus de 250 salariés, à partir du 1er janvier 2020.

Cela signifie que depuis le 1er janvier 2020, les entreprises de 250 salariés ou + doivent compter au moins 40% de femmes dans leur conseil d’administration ou de surveillance.

Je crois honnêtement qu’à ce niveau de responsabilité, la compétence est le premier critère de recrutement. La compétence ne se décrète pas, mais il faut lui permettre de se dévoiler. Il est clair pour tout le monde qu’une femme compétente est moins dangereuse qu’un homme incompétent dont la seule légitimité serait de connaître 51% des membres du Conseil d’administration et des actionnaires…

Les difficultés persistantes (plafond de verre, préjugés, impondérables familiaux, maternité(s), syndrome de l’imposteur) ne se régleront pas à grands coups de sanctions, mais par la pédagogie et l’incitation.

Une étude menée par un professeur de l’Université d’Harvard, par pays, démontre que les entreprises dans lesquelles la parité était respectée sont plus performantes, existe-t-il une corrélation entre ces facteurs ?

Il est compliqué de répondre de manière binaire à cette question. En revanche, j’aime beaucoup l’idée de complémentarité que cela véhicule et qui contredit le concept de guerre des sexes… L’homme et la femme peuvent réussir l’un sans l’autre, mais ils réussissent mieux l’un avec l’autre.

Quelles sont les barrières qui subsistent concernant la stricte égalité entre les hommes et les femmes au Travail ? Comment les résorber ?

Nous ne pouvons agir que sur les leviers systémiques.

Nous pouvons intervenir pour l’égalité salariale, lutter contre les discriminations à l’embauche, lutter pour changer les mentalités… Néanmoins les différences physiques et biologiques continueront d’avoir un impact sur la quête d’égalité. Hommes et femmes ne seront pas représentés à parts égales dans tous les métiers, les femmes subiront toujours plus que les hommes les carrières saccadées… C’est à ces contraintes particulières auxquelles il faut s’adapter.

Le taux d’emploi des femmes s’est rapproché de celui des hommes, que nous disent ces chiffres sur la société ?

Ils sont trompeurs. Je me réjouis que les freins au travail des femmes se réduisent, mais le taux d’emploi est-il véritablement la statistique la plus parlante ? Certes les femmes travaillent plus qu’auparavant, mais pour quels types d’emplois ? Ne demeurent-elles pas cantonnées dans les emplois les plus précaires ?

Pendant ce débat sur les retraites, le Rassemblement national a poussé pour une politique de natalité renforcée, comment concilier natalité et travail pour les femmes ?

Dans un système par répartition, les enfants d’aujourd’hui seront les travailleurs de demain et cotiseront pour les travailleurs d’aujourd’hui qui feront valoir leurs droits à la retraite demain. La proportion actuelle entre actifs et retraités déséquilibre notre système de retraites et la tendance va s’accroître si rien n’est fait. 

Naturellement, la natalité est fondamentale dans le dispositif. Je n’assure pas le S.A.V du Rassemblement national. Je veux juste rappeler que les Députés et Sénateurs les Républicains aussi très attachés à retisser une politique familiale cohérente sont intervenus à plusieurs reprises, durant l’examen du projet de loi retraites, sur cette question majeure de la relance de la natalité, qui est essentielle au maintien d’un système par répartition.

Le maintien d’une surcote pour les femmes ou l’avancement de l’âge de départ à taux plein me paraissent des points fondamentaux pour mieux prendre en compte cette spécificité de la femme. 

De nombreuses critiques existent concernant une potentielle inégalité pour la grande partie des femmes sur la réforme des retraites. Quelle est votre position ?

Même le Gouvernement ne réussit à accorder ses violons sur le sujet. Cette réforme est évidement perfectible. 

Il est certain que les femmes sont statistiquement plus concernées par les carrières hachées notamment, les emplois les plus précaires. C’est d’ailleurs même un axe majeur de poussée des Républicains. Il est légitime que les femmes bénéficient de contreparties, pour pallier ces différences.

%d blogueurs aiment cette page :