La réforme des retraites a causé une division importante au sein du parti de la droite LR, l’aile sociale incarnée par Aurélien Pradié a montré une ligne dissonante à celle des cadres du parti notamment Éric Ciotti, Bruno Retailleau et Olivier Marleix. Les héritiers du RPR ont semblé alors divisé voire fracturés.
Seulement, la politique est faite de changements et de conjonctures. Le chef de file des Républicains, Éric Ciotti, a entamé plusieurs séquences bien senties qui permettent au parti de droite de reprendre la main sur des thématiques qui lui sont favorables.
En mai dernier, LR tape fort et dépose au sein des deux assemblées un texte de loi sur l’immigration avec des mesures fortes et attendues avec comme mesure phare le recours au référendum sur l’immigration. L’objectif est d’aboutir à des quotas migratoires votés chaque année par le Parlement. Mais aussi d’avoir la capacité d’expulser les délinquants étrangers et de permettre que les demandes d’asile se fassent en dehors des frontières nationales. Des propositions fortement soutenues par la population, à 74% selon un sondage Odoxa.
En juillet dernier, l’affaire Nahel a troublé notre pays, des meutes sauvages ont attaqué les commissariats et les bâtiments publics avec un coût exorbitant d’un milliard d’euros de dégradations. Le parti de droite a semblé le plus juste dans ses prises de position. Puis, le parti a voulu mettre la pression à Emmanuel Macron sur l’enjeu sécuritaire avec un projet de vingt propositions pour rétablir l’ordre. Une mesure importante est l’abaissement de la majorité pénale à 16 ans et l’augmentation du nombre de places de prison avec l’objectif de 80 000 places de prison à l’horizon 2027. Des mesures salutaires et efficaces qui ont démontré la capacité du parti à se positionner sur une droite régalienne.
Le 21 août dernier, un enfant de 10 ans a été tué par des trafiquants de drogue dans le quartier Pissevin à Nimes. La drogue continuait son chemin macabre après un véritable carnage à Marseille avec une quarantaine de morts liés au trafic, avec comme point d’orgue la disparition de la jeune Socayna tuée d’une balle perdue. Éric Ciotti très porté sur ces sujets et notamment engagé dans la lutte contre la consommation de stupéfiants, a annoncé que le parti déposerait en début d’année un projet d’attaque de lutte contre la drogue. L’objectif est de s’attaquer à la consommation à travers le name and shame ainsi que la multiplication des amendes forfaitaires par cinq et des mesures pour interdire la consommation au travail. Le trafic est un vrai fléau et la cause de l’insécurité dans de nombreuses zones territoriales où sa loi règne et la République n’a plus droit de cité.
Qui dit rentrée, dit aussi budget. Le parti de droite l’a bien compris et a annoncé proposer un contre-budget à la fin septembre à celui du gouvernement avec la volonté de rétablir les comptes publics avec plus de moyens pour l’autorité de l’État et moins de moyens pour l’État social. Cela passera également par la baisse de la fiscalité devenue trop lourde pour les Français.
Alors que les Républicains semblaient embourbés dans la séquence réforme des retraites, le président Éric Ciotti a su tirer profit des manifestations et la mise en avant des sujets régaliens dans l’actualité pour toucher les Français avec des propositions fortes et efficaces. Le débat sur les européennes va désormais s’installer, les Républicains réussiront-ils à exister face à la liste présidentielle, Marion Maréchal et Jordan Bardella ? Les lignes européistes et souverainistes sauront-elles s’unir au sein du parti ? Une mission délicate pour le président du parti.