(Interview) David Gall (LR), « Le handicap mérite de vraies actions »
(Interview) David Gall (LR), « Le handicap mérite de vraies actions »

(Interview) David Gall (LR), « Le handicap mérite de vraies actions »

David Gall est Délégué handicap ville de Granville et Conseiller communautaire Granville Terre et Mer. Il est également membre des Républicains.

Bonjour Monsieur Gall, pouvez-vous nous présenter brièvement votre parcours en politique ?

En 2006, j’ai su que mon destin allait être différent, qu’il me faudrait survivre à un accident vasculaire cérébral et vivre en situation de handicap. Et après des mois de rééducation, j’ai constaté que le handicap était à part, à l’écart. Malgré la loi de 2005 pour l’égalité des chances et des droits, notre pays reste toujours en retard sur ce problème de considération profonde. Nelson Mandela disait : « Les handicapés n’ont pas besoin du patronage des non-handicapés. Ce n’est pas à eux de s’adapter au monde dominant et dominateur des soi-disant non-handicapés. C’est à nous d’adapter notre compréhension d’une humanité commune ; d’apprendre de la richesse qu’apporte la diversité de la vie humaine ; de reconnaître la présence du handicap au milieu de notre monde humain comme un enrichissement de notre diversité. ». Alors, en 2014, j’ai décidé d’agir en me lançant dans le monde impitoyable de la politique. J’ai décrété que moi, l’handicapé, je serai désormais un représentant pour mes semblables. Élu, donc, en 2014, mon entrée au conseil municipal ne se fera qu’en novembre 2016. En devenant en avril 2017 le premier délégué handicap pour la commune de Granville, je peux désormais agir pour mes semblables.

Notre entretien porte sur le handicap, un sujet qui vous tient à cœur, déjà pouvez-vous nous faire un état des lieux du handicap en France ?

Déjà il me semble important de définir ce qu’est le handicap au niveau de la législation. Ainsi selon l’article 14 de la loi du 11 février 2005 : « Constitue un handicap, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant. ». On peut distinguer cinq grandes catégories d’handicap : le handicap moteur, sensoriel (visuel/auditif), psychique (pathologies perturbant la personnalité), mental (déficiences intellectuelles) et les maladies invalidantes.

Ce sujet n’est pas à prendre à la légère quand on voit que pas moins de 12 millions de français sont touchés par un handicap(d’après l’enquête HID de l’INSEE de 2001), 9,6 millions de personnes handicapées (nombre de personnes handicapées au sens large), 1,5 millions sont atteints d’une déficience visuelle et 850 ont une mobilité réduite.

 Le premier thème que nous voulons aborder est celui de l’éducation. Sur notre site, un jeune de notre think tank Nelson Gaspar a publié une tribune très intéressante sur l’handicap en milieu scolaire. Il y fait une critique du système ULIS dans la mesure où ce système créerait une stigmatisation des élèves en situation d’handicap et ne permettrait pas d’y associer tous les élèves en situation d’handicap. Quel est votre avis sur cette question ?

L’école est un chantier tellement important !

Depuis des décennies, nous laissons des milliers d’enfants sur le bord de la route et des milliers de parents désemparés. Les gouvernements successifs ont leur part de responsabilités. À chaque rentrée, les mêmes promesses sont faites mais surtout on assiste aux mêmes scènes de désarroi avec des parents sur des grues pour dénoncer les mensonges.  où sont les solutions ? L’école pour tous doit être une réalité. Il existe des solutions, mettons-les en place. C’est un problème de considération profonde qui est en jeu. Plus on crée des lois, plus on crée des catégories, et plus on crée de rejet. Il y a en France une confusion très importante, y compris chez les pouvoirs publics (et les enseignants !!!) entre handicap physique, mental, problème psychologique et problème social. Que d’éléments qui devraient susciter l’empathie et qui génèrent du rejet. C’est un problème très franco-français dont il n’y a pas à être fiers.

Et le handicap au travail ?

Les politiques menées sont mauvaises. Le handicap mérite de vraies actions. Le taux de chômage pour les travailleurs handicapés est encore de 20% ; alors où sont les mesures concrète pour l’emploi ? Le handicap demeure la première cause de discrimination. Ce qui concerne l’emploi doit donc être repensé. Le handicap ne doit plus en être un en entreprise. Par ailleurs, l’accessibilité reste le grand oublié, 40 ans après… Que de chantiers à poursuivre ! Je demande à mon tour de ne pas oublier le handicap : organisons un Grenelle du handicap.

Travaillons ensemble et établissons un plan politique “Aménagement pour tous” :

1 des lieux

2 des services, l’emploi

3 des communications

4 Sensibilisation et formation

D’un point de vue politique, comment expliquer que les politiques ne se sont pas encore réellement saisis du thème du handicap ?

Il existe un manque de dialogue entre le monde politique et les handicapés,
ces derniers souffrent d’un manque de compréhension de la part des politiques. Le monde politique n’est pas représentatif de la société française ni des handicapés. La politique du handicap est survolée, la dimension transversale de la portée du handicap nécessite une sensibilité de la classe politique, sensibilité qui ne pourra s’obtenir que par une réelle inclusion de personnes handicapées. Nous devons être représentés pour enfin être respectés et entendus.

Comment la droite de demain doit-elle prendre en compte le thème du handicap ?

Je souhaite aujourd’hui changer de logiciel handicap et permettre à nos compatriotes en situation de handicap de vivre sereinement. N’oublions pas que le handicap nous concerne tous. J’ai l’envie et l’énergie de m’investir à plus grande échelle. La droite de demain, doit reprendre le sujet du handicap et le mettre au cœur de son projet. Soyons les héritiers de ceux qui ont porté les lois, du 30 juin 1975, du 11 février 2005. Je suis prêt à relever ce défi avec vous tous. Je me déclare donc candidat pour être le prochain secrétaire national handicap et me mets à la disposition du nouveau président des Républicains.

Propos recueillis par Paul Gallard pour Droite de Demain.

0 commentaire

  1. Gonthier

    Je suis de tout coeur avec vous et vous suis. Je n en peu plus de devoir me battre pour tout mon handicap et lourd mais je ne suis pas la pour me plaindre juste que justice pour tous et que l on nous oublie ou acheté un appartement pour assurer notre future et que des promoteurs abusent de personnes handicapées. Si je peux faire quelque chose pour vous aider je suis pleine d’énergie et je veux vivre sans être jugé… cordialement gonthier Sandrine

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