(Interview) Julien Dive (LR), « Je ne pense pas que l’image de la droite soit celle d’une droite déconnectée »
(Interview) Julien Dive (LR), « Je ne pense pas que l’image de la droite soit celle d’une droite déconnectée »

(Interview) Julien Dive (LR), « Je ne pense pas que l’image de la droite soit celle d’une droite déconnectée »

Julien Dive est Député les Républicains de la deuxième circonscription de l'Aisne

Bonjour Monsieur le Député, pouvez-vous vous présenter ?

Julien Dive, député de l’Aisne dans les Hauts-de-France, j’ai 34 ans et élu député en mars 2016 dans une élection partielle suite à la démission de Xavier Bertrand qui lorsqu’il a été élu Président de Région en 2015, il a décidé de se consacrer pleinement à cette nouvelle fonction. On arrive en fin de mandat en cours, tout jeune et nouveau parmi les députés qui sont là depuis longtemps et qui sont déjà sur l’élection d’après. Il faut faire son trou, prendre tous les sujets tout en s’installant rapidement sur le territoire. J’étais Maire depuis 2014 à Itancourt dans l’Aisne. Il fallait absolument que je sois hyper présent sur le terrain pour préparer la réélection suivante. 2017, il y a eu les législatives et j’ai été réélu député et depuis je siège à la Commission des Affaires économiques à l’Assemblée Nationale. Je suis coordinateur pour le groupe les Républicains dans cette commission. Depuis le mois d’octobre de cette année, je suis Secrétaire Général Adjoint des Républicains et notamment en charge des Hauts-de-France.

Quelle est la spécificité des enjeux locaux de votre circonscription ?

La circonscription compte 98 communes. C’est particulier puisque sur les 98 communes, il y a une ville de 55 000 habitants, c’est-à-dire la moitié de la population de ma circonscription et 55 000 autres habitants qui se répartissent entre 97 communes rurales qui vont de 23 habitants à 4000 habitants. Il y a donc une disparité assez forte. Je trouve cela très intéressant puisque cela fait un petit laboratoire à l’image de la France. On a les mêmes problématiques qu’on peut retrouver en France, celles de la ville et celles de la ruralité.

Les difficultés de la circonscription et de l’Aisne en général sont multiples. Nous avons un territoire qui a déjà beaucoup souffert de par les conflits mondiaux. Il y a 100 ans, c’était un champ de ruines. Cela a une incidence sur l’économie locale. Ça se ressent encore. C’est un département qui dans le milieu des années 60-70, a vu la fin du textile avec le développement de la mondialisation tout comme a vu la crise industrielle avec comme conséquence un fort taux de chômage, supérieur à la moyenne nationale. Dans certaines communes, on monte à 25-30%. Il y a donc un gros effort à fournir. Il y a aussi une vraie particularité. La volonté des personnes qui sont en place, que ce soit les élus, les chefs d’entreprise, les représentants des corps intermédiaires, est de se battre pour la population, pour le territoire en essayant d’attirer des investisseurs, des entreprises, des projets etc. On est à l’affût pour ramener de l’activité, pour ramener du service public au plus proche de la population. La crise des gilets jaunes par exemple dans ma circonscription, on a pu la vivre totalement, notre population est concernée par toutes ces problématiques.  

C’est un département très rural comme je le disais avec beaucoup de villages avec comme question principale, l’enjeu de l’agriculture.

Comme on peut le constater à travers les enjeux de votre circonscription, la droite est très ancrée localement. Comment expliquer ce ressenti dans la population d’une droite qui peut paraître déconnectée ? Comment expliquer ce paradoxe ?

Je ne pense pas que l’image de la droite soit celle d’une droite déconnectée. C’est En Marche qui est déconnecté. Nous avons un maillage territorial très important. Je pense qu’une droite déconnectée n’est pas tout à fait le bon terme, je pense plutôt à une image d’une droite ringardisée. Ce n’est pas tout à fait pareil. On a des élus locaux présents partout en France, des élus nationaux attachés à leurs territoires.

La question maintenant c’est plutôt de réussir à donner une autre image. On s’est fait ringardiser à la fois sur la manière de faire de la politique par Macron en 2017 et sur les thèmes abordés. Il est venu chasser sur les terres de la droite. On se souvient de sujets sur lesquels, il a essayé au moins en apparence, de récupérer nos axes. La question de la sécurité, de l’immigration, de la revalorisation du travail etc. Il est venu se les accaparer pour deux choses : continuer de nous affaiblir et récupérer nos propositions pour son programme.

Pour revenir sur votre activité de député, quels sont les thèmes qui vous tiennent particulièrement à cœur ?

Les enjeux sur lesquels je m’implique sont le monde associatif c’est-à-dire la revalorisation du bénévolat, l’industrie et l’agriculture car cela compose l’ADN  de mon territoire. Mais quand j’entends agriculture, je pense plus à l’Alimentation au cœur de la société. Une alimentation accessible pour tout le monde mais de qualité, une alimentation qui revalorise le producteur. C’est toute la chaîne qui est concernée.

Pour vous, qu’est-ce que doit être la droite de demain ?

La droite de demain est la droite qui n’oublie pas ses valeurs, qui n’oublie d’où elle vient, c’est-à-dire à la fois le régalien, une droite qui est ferme mais qui n’est pas dure avec les plus faibles. Des valeurs affirmées sur la laïcité, la sécurité, la fin d’un assistanat profond et la défense de la solidarité. Elle doit accompagner les plus faibles tout en ne transigeant pas sur ses valeurs. C’est tout ce que l’on doit aborder avec ce message d’une droite qui reparler aux classes populaires, parler du travail qui doit vous récompenser. C’est cela la droite de demain.

Propos recueillis par Guillaume Pot pour Droite de Demain.

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