Raphaël Schellenberger est député Les Républicains du Haut-Rhin.
Bonjour Monsieur le Député, pouvez-vous présenter ainsi que votre parcours politique ?
Je suis député de la 4ème circonscription du Haut-Rhin depuis Juin 2017. Avant ça, j’ai fait mes études en Alsace. J’ai fait un master de Science Politique en Administration des Collectivités Territoriales. L’année suivante, en 2014, je suis devenu maire de la commune dont je suis originaire, Wattwiller. En 2015, je suis devenu conseiller départemental où j’étais président du groupe majoritaire. J’étais engagé sur des questions de politiques culturelles. Depuis 2017 donc, je suis député du Haut-Rhin.
Quels sont les enjeux de votre circonscription ?
Dans ma circonscription, il y a plusieurs enjeux. D’abord des enjeux très locaux. Industriels d’abord, car j’ai une circonscription péri-urbaine, péri-rurale. Cet entre-deux typique de beaucoup de territoires français qui fait qu’il y a une concentration d’activités économiques complexes. Cela mérite beaucoup d’accompagnement politique auprès des administrations centrales d’un point de vue réglementaire ou autre. Il y a ensuite une actualité très particulière liée deux ou trois grands dossiers. Le premier, c’est Fessenheim. Je suis contre la fermeture de cette centrale nucléaire. Pour autant, cette décision aujourd’hui est prise. Il y a un vrai enjeu de reconversion du territoire. J’ai un deuxième grand dossier qui est Stocamine. C’est un site d’enfouissement de déchets ultimes qui pose beaucoup de problèmes d’un point de vue environnemental. J’ai un problème lié à la géographie de ma circonscription. C’est-à-dire l’enclavement d’une vallée qui est en train de complètement étouffer et pour laquelle il faut qu’on arrive à en place un projet d’infrastructures. Et puis enfin, j’ai un troisième enjeu, qui est plutôt régional. Je suis un député Alsacien, on va faire évoluer l’organisation de nos collectivités territoriales en Alsace, parce que c’est une vraie attente de la population et donc de la démocratie alsacienne. De ce point de vue là aussi, c’est un des grands sujets où notre mobilisation est forte.
Et à l’Assemblée Nationale, quelles sont les instances dont vous êtes membre ?
À l’Assemblée, je suis Commissaire aux Lois. J’y suis le coordinateur pour le groupe Les Républicains. On vient de finir la discussion du texte « Engagement et proximité » sur les élus locaux qui est tombé opportunément la semaine du Congrès des Maires. L’actualité est celle-ci et forte puisque c’est un texte sur lequel je me suis particulièrement investi. On prépare avec mon collègue Arnaud Viala, la Commission Mixte Paritaire qui se tiendra autour du 10 décembre avec nos collègues sénateurs. Tout cela est réalisé dans le but d’essayer d’imposer nos idées à ce moment de négociations.
Pour revenir à votre activité au sein du parti Les Républicains, vous êtes responsable de la Formation et également en charge de l’École des Cadres dont la nouvelle promotion porte le nom de Jacques Chirac. Quelle est la finalité de cette « École des Cadres » ?
La Formation et l’École des Cadres au sein des Républicains sont deux choses distinctes et complémentaires. Aujourd’hui, l’identification qu’on a faites avec Christian Jacob, c’est qu’on a besoin de façon générale dans notre parti de remettre au cœur de la vie militante, la formation. Pour cela, on a des cadres, on a besoin de les former, on a besoin de les recruter. L’idée de l’École des cadres est de repérer les cadres à potentiel qui peuvent avoir un besoin de formation, et de les accompagner dans la construction de leur parcours politique. On souhaite donc les former à mieux appréhender ce qu’est notre parti et comment ils peuvent le servir.
L’actualité du parti Les Républicains est mouvementée. L’élection de Christian Jacob a permis de voir apparaître dans l’organigramme des jeunes. Quel message cela renvoie-t-il à ceux qui voudraient s’investir ?
Il y a plusieurs choses. D’abord, il y a un message vers l’extérieur. C’est dire qu’il y a un renouvellement à droite et même un fort renouvellement. Il y a eu toute une séquence de 2014 à 2017 qui a permis un vrai renouvellement des élus et des cadres chez Les Républicains. Il était temps que ce renouvellement qui était réel soit aussi visible au sein des instances dirigeantes du parti.
Puis il y a un deuxième message, c’est que c’est une équipe de direction qui est très collégiale, qui joue collectif et qui met au cœur de ses préoccupations la restructuration de l’appareil partisan. On a besoin de refaire fonctionner notre appareil militant, notre appareil partisan. Pour cela, finalement, on a aussi des jeunes élus, des jeunes responsables, qui sont chargés de cela et qui sont tous capables de faire passer l’intérêt collectif au-dessus de leur intérêt particulier. C’est la vraie nouveauté de cette équipe de direction. On a à cœur de reconstruire un collectif autour des Républicains.
Afin de réengager cette dynamique collective, des secrétaires généraux adjoints délégués en charge des grandes régions. Cela permet-il de décentraliser le pouvoir afin de redonner les clés militantes aux fédérations ?
C’est plus qu’essentiel. Aujourd’hui, on ne peut plus fonctionner de façon complètement centralisée où tout est décidé à Paris et exécuté dans les fédérations. Il y a un vrai besoin de décentraliser les espaces de décision, de pouvoir mieux entendre les initiatives locales. C’est le rôle de ces secrétaires généraux adjoints délégués en charge des grandes régions qui ont pour objet d’être des relais immédiats des militants au sein de l’équipe dirigeante.
Pour vous, qu’est-ce-que la droite de demain ?
La droite de demain, c’est d’abord une droite qui parle à tous. C’est une droite efficace et populaire. Elle doit être également réformatrice et c’est ce qui nous différenciera clairement du macronisme dont on voit qu’il est un système de pouvoir basé sur la communication mais assez peu sur l’action. La droite devra être basée sur les actes pour réussir. En cela, nous avons aujourd’hui, des dizaines et des dizaines d’exemples, dans les collectivités territoriales que nous gérons qui démontrent que quand la droite prend un problème, on est en mesure de l’identifier, de le nommer mais aussi de le résoudre sans créer de crispations et de peurs. La droite de demain devra être inscrite dans le réel du monde dans lequel on vit.
Propos recueillis par Guillaume Pot pour Droite de Demain