Isabelle Le Callennec a été Vice-Présidente des Républicains. Elle fut également députée de 2012 à 2017. Elle est, depuis 2015, Conseillère Départementale du canton de Vitré (Ille-et-Vilaine).
Bonjour, vous avez été nommé par Nicolas Sarkozy comme porte-parole de l’UMP le 4 décembre 2014, pouvez- vous nous expliquer en quoi consiste ce poste ?
Écoutez, c’était un honneur et une mission importante que me confiait Nicolas Sarkozy. Le rôle d’un porte-parole c’est comme son nom l’indique de délivrer un certain nombre de messages de sa famille politique, de commenter l’actualité, donc c’est un poste qui est très exposé aux médias (tous les journalistes ont votre téléphone) et vous devez, à leur demande, répondre et agir, être le porte-parole, le porte-voix des convictions de votre famille politique.
Vous avez connu la transition entre l’UMP vers les Républicains, quelles évolutions sont apparus selon-vous avec ce changement ?
J’ai trouvé ça très fort de se nommer Les Républicains. La république, c’est Liberté, Égalité, Fraternité et quand le Président Sarkozy a lancé une consultation pour savoir comment on allait s’appeler, je trouve qu’il a fait la bonne démarche. Cela a redonné du sens à notre engagement politique. Je me reconnais parfaitement dans ces valeurs et ces fondements. Ceux-ci nous a obligent à nous réinterroger sur les valeurs fondamentales. C’est quoi la Liberté ? L’Égalité ? La Fraternité ? Et donc à travers ces trois notions très fortes, il a été très intéressant, et c’est toujours le cas, de revisiter notre façon de faire de la politique, de nous comporter et bien sûr de porter nos idées.
Peut-être élargir ce qu’était la droite avant ?
Oui mais je trouve que le nom du parti Les Républicain ramène à la République et on doit se poser la question : est-ce qu’on est bien équilibré entre la Liberté, l’Égalité et la Fraternité ? La Liberté c’est quelque chose de très fort, je me suis engagé en politique au nom de celle-ci, notamment la liberté de choix. L’Égalité je parle plutôt d’équité entre les uns et les autres. La fraternité c’est un mot qu’on a tendance à oublier et qui singulièrement a besoin d’être remis au goût du jour.
Vous êtes conseillère départementale, mandat très méconnu chez les jeunes, en quoi consiste-t-il ?
Nous sommes élus dans un canton qui est un territoire dans un département. Nous sommes élus en binôme (un homme et une femme). Cela permet d’avoir une parité parfaite dans les conseils départementaux. Notre rôle est lié aux compétences d’un département. Ces compétences se situent essentiellement pour plus de la moitié du budget, pour le social, c’est à dire qu’on verse des prestations pour les personnes âgées, pour les personnes handicapées, pour les personnes bénéficiaires du RSA (donc en insertion professionnelle). Nous gérons aussi les routes départementales, les collèges ou encore les transports. Ceux-ci concernent uniquement les personnes handicapées car les transports/mobilités reposent sur la compétence de la région. Et puis on s’occupe comme la Région, des compétences du tourisme, de la culture et du sport.
La droite de demain ?
Moi je crois très fort en notre capacité d’être ce que nous sommes, c’est-à-dire assumer d’être de droite. Je crois qu’aujourd’hui, il y a vraiment une demande en sincérité et en cohérence au niveau convictions. Je continue à penser qu’au sein de notre famille politique, on est cohérent quant à nos convictions et nos valeurs. On y a travaillé à plusieurs reprises, on a un socle fort et c’est cela qui nous permet d’ailleurs d’élargir le cercle. Je trouve que c’est très important de se réinterroger sur qui nous sommes. C’est quoi la droite aujourd’hui ? En quoi on croit ? Et c’est à partir de ce moment là que l’on se doit d’élargir ce cercle. Il y a de plus en plus de personnes qui partagent aujourd’hui nos valeurs. Il faut juste qu’ils s’en rendent compte. On voit bien qu’à l’heure actuelle par exemple, nos présidents de régions et de départements ont une façon de faire la politique qui est très intéressante du point de vue des résultats.
L’exemple de la gestion de Laurent Wauquiez en Rhones Alpes ?
Exactement ! Laurent Wauquiez prouve que l’on peut bien gérer une région. Sa région est l’une des rares ayant réussi à diminuer la dépense de fonctionnement et ainsi faire diminuer la pression fiscale. Les effets d’annonce ne suffisent pas, quand on le dit, et bien on le fait ! Nous en avons la capacité, à travers les collectivités locales qui sont gérées par notre famille politique, et au Parlement. Vous pouvez expliquer la prise de position de nos députés, de nos sénateurs, là aussi c’est cohérent : on sait où l’on va, aucune difficulté. À l’inverse, dans d’autres partis politiques que j’observe, c’est moins clair. On a donc un vrai socle solide, on a renouvelé le personnel politique, on a des parlementaires brillants et si je dis brillant ce n’est pas qu’en rhétorique, ils font le job ! On a une majorité d’élus locaux, nous sommes le premier parti de France au niveau des adhésions alors que nous avons connus des revers ( Présidentielle et Législative). Mais nous sommes toujours debout, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Surtout, nous avons, vous en êtes la preuve, une jeunesse prête à relever les défis qui nous attendent. Cela est très enthousiasment car nous pouvons transmettre sans problèmes. Je sens que les jeunes sont prêts à s’engager. Pourtant, ce n’est pas facile d’être de droite lorsque l’on est jeune. Sans doute plus facile en PACA qu’en Bretagne par exemple. Mais l’engagement n’est pas si évident que ça donc je suis admirative des jeunes qui ont la fierté de dire : « Je sais qui je suis ! Je sais en quoi je crois ! Je sais pourquoi je suis de droite ! »
Propos recueillis par Paul Gallard et Samuel Joly pour Droite de Demain.