Jonas Haddad (LR), « Nous devons inventer un patriotisme moderne, fier de la France par nos réussites »
Jonas Haddad (LR), « Nous devons inventer un patriotisme moderne, fier de la France par nos réussites »

Jonas Haddad (LR), « Nous devons inventer un patriotisme moderne, fier de la France par nos réussites »

Jonas Haddad est avocat et écrivain. Engagé chez Les Républicains sur le territoire de Rouen, il milite comme l'indique le titre de livre pour une "Droite 2.0 : sortir la France du déclin et renouer avec le progrès". 

Bonjour monsieur Haddad, pouvez-vous nous faire une petite rétrospective de votre parcours en politique ? Quelles sont les raisons d’un engagement aussi précoce en politique ?

Etudiant en droit, je me suis lancé en politique au cours de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Cette campagne respirait le dynamisme et l’envie de remettre la France sur le chemin du progrès. En assistant à mon premier meeting, j’ai rencontré des jeunes engagés, ouverts sur le monde tel qu’il est mais aussi fiers de leur pays, de sa culture. C’est là que j’ai en quelque sorte attrapé le virus de l’engagement au service de la France, et de nos concitoyens, le meilleur « virus » qui existe.

Sur quel axe idéologique la droite doit-elle se placer ? De quelles figures politiques doit-elle s’inspirer ?

Pour moi, ce qui fait réussir la Droite c’est toujours de marcher sur les deux jambes : libérer les énergies économiques et en même temps – si j’ose dire- assurer la sécurité et la tranquillité de nos concitoyens. Un homme politique de droite idéal serait composé de la hauteur de vue de Gaulle, de la relation humaine de Chirac et de l’énergie de Sarkozy.

Valérie Pécresse a récemment quitté le parti en le qualifiant de « conservateur ». Qu’en pensez-vous ?

Je ne crois pas que le parti soit uniquement conservateur. Je pense qu’il est composé de différentes franges et que ces derniers temps la frange de la « droite moderne » se fait peu entendre et c’est regrettable.

On sent que les mairies souffrent énormément depuis quelques temps, que pouvez-vous amener aux Rouennais et à la commune ?

Les mairies ont fait l’objet d’une réduction de leurs moyens financiers depuis le mandat de François Hollande et de leurs moyens politiques depuis l’installation des métropoles qui ont tendance à récupérer de nombreuses compétences. Un maire doit donc conjuguer aujourd’hui une vision pour sa ville et une réalité budgétaire. Il doit faire mieux avec moins. Finalement, c’est peut-être un mal pour un bien car en général, les dirigeants qui sont dans cette situation de tension arrivent à trouver les bonnes idées. A titre personnel, au niveau rouennais, je ne me pose pas la question de la structure et du poste, je me pose la question de l’impact. Je me pose toujours la question de savoir, qu’est-ce que je pourrai apporter à une ville, où je vis et travaille, qui a un passé glorieux et qui doit se construire un avenir radieux.

C’est pour cela que ce genre de projet, cette ambition, ne peut être que collective, d’où la création de Réussir Rouen.

Vous étiez délégué national de la jeunesse de l’UMP. Quel est le rôle de cette section du parti et quelles évolutions sur la manière d’utiliser les jeunes avez-vous constaté ?

Cette structure avait, à l’époque, la vocation de rassembler tous les jeunes de Droite et du Centre en leur proposant des actions dédiées qui correspondent à leur mode de vie et à leurs attentes. Pour le dire avec un chiffre marquant, nous étions, à l’époque, 30 000 adhérents. Depuis 2012, l’engagement politique a beaucoup changé, les partis ont perdu des adhérents et ce bien avant l’arrivée d’Emmanuel Macron. Ce dernier a bien compris que le militantisme avait changé, qu’il devait passer par des engagements plus ponctuels, moins engageants.

J’ai cette impression que la génération actuelle des moins de 30 ans a tendance à s’engager pour des causes plus que pour des partis, pour des idéaux plus que pour des idéologies.

La droite de demain selon-vous ?

J’apprécie vraiment le titre de votre site car pour moi la Droite doit se tourner vers l’avenir. Bien sûr qu’elle doit assumer l’héritage gaulliste, qu’elle doit revendiquer nos racines culturelles, mais elle ne peut pas faire comme si rien ne passait dans l’économie, dans la société, notamment par le grand virage numérique que prend la planète. Nous devons inventer un patriotisme moderne, fier de la France par nos réussites et pas uniquement par notre nostalgie. J’ai tendance à considérer depuis des années, que la Droite doit autant se soucier de l’immigration que l’émigration. C’est utile de vouloir maitriser nos frontières, mais si on ne donne pas envie à nos jeunes talents de rester et de construire la France de demain, ça ne sert pas à grand-chose. C’est sur la base de cette ambition, construire un avenir pour les jeunes que nous devons fonder nos politiques. Gagner la bataille de l’intelligence artificielle et du changement climatique, réconcilier les territoires ruraux et les métropoles, transformer les banlieues en pépinière de talents, ça doit être ça la droite de demain.

A droite, nous devons autant être ouverts et mobiles sur les enjeux économiques que nous devons poser les bases d’un pacte républicain.

Pour aller plus loin : www.jonashaddad.fr 

Propos recueillis par Paul Gallard pour Droite de Demain

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