Christian Estrosi a déclaré dans le Figaro : « Pour ne pas gâcher tous les talents de la droite, passons un accord avec Emmanuel Macron pour qu’il soit notre candidat commun à la présidentielle et que ceux-ci puissent participer au redressement de notre pays ».
Cette phrase au pragmatisme implacable résume parfaitement l’ambigüité de certaines personnalités politiques dans le parti Les Républicains. Il est dommage de fracturer la droite, une nouvelle fois, sur des sujets qui ne sont pas d’actualité, à deux ans des prochaines présidentielles. La politique est un engagement, elle devrait dans l’absolu représenter une occasion de défendre ses convictions au sein de la chose publique. Les partis politiques ont pour objectif, en vertu de la loi de 1901, de réunir les citoyens ayant la même vision afin de mener plus efficacement le combat politique. Ce que Benjamin Constant définissait comme une « réunion d’hommes qui professent la même doctrine politique ».
Monsieur le maire de Nice semble avoir révélé au grand jour le grand défaut des politiques des temps contemporains à savoir le manque de convictions. Pierre-Marc-Gaston de Levis le disait déjà en 1800 : « La politique moderne a mis à découvert un vice de plus caché au fond du cœur humain, c’est le manque de foi si commun dans les amitiés de parti. ». Monsieur Estrosi pense que c’est le jeu politique qui permettra la victoire en 2022, alors que les Français n’en veulent plus, ils souhaitent des politiques aux convictions fermes et affirmées. Des politiques qui ne font plus l’autruche face aux réalités du pays, face à l’immigration, à l’ensauvagement, aux dérives judiciaires, au climat… Ce ne sont pas des alliances clientélistes qui permettront de résoudre les crises auxquelles nous devront faire face !
Non Christian Estrosi, le centrisme progressiste d’Emmanuel Macron ne nous convient pas. La droite ne doit pas s’allier avec un parti, qui sans vergognes, décrète l’interruption de grossesse en phase terminale, sans un débat, qui avec la PMA sans pères, exclu le père de la conception et enlève la science des débats, pour répondre par le désir. Non, nous ne sommes pas d’accords avec le Président de la République quand il déclare « Il n’y a pas de culture française. Il y a une culture en France. Elle est diverse ». J’irais beaucoup plus loin, il existe une culture française remarquable, mais surtout, nous croyons fermement en notre civilisation. Notre civilisation à travers ses réussites, son histoire, son patrimoine, ses réalisations, mais surtout son peuple, qui subsistent depuis près de deux millénaires. Nous avons une responsabilité vis-à-vis de ce bagage historique, et nous n’adhérerons pas avec une personne le considérant comme un fardeau. Un président qui n’a pas non-plus hésité à cracher sur notre histoire, sur nos anciens-combattants, et d’autant plus devant la communauté internationale « Oui, la colonisation est un crime contre l’humanité ». Nous ne voulons pas, à droite, d’un président cherchant la repentance, se flagellant en public à la manière de Raymond de Toulouse, mais bien d’une personnalité comme le fut Jacques Chirac en 2003, refusant l’intervention en Irak, et faisant ainsi face à l’ogre américain, à un Général de Gaulle n’hésitant pas à sortir du commandement intégré de l’OTAN, à un Napoléon Bonaparte affrontant tout un continent pour la défense d’une vision. Nous ne voyons actuellement que de la fébrilité dont la montée et les provocations d’Erdogan en sont les terribles révélatrices.
Tout nous oppose à Emmanuel Macron, à son ultra libéralisme, auquel nous opposons notre réalisme classique attaché au respect de la souveraineté nationale. En Marche c’est le progressisme sociétal auquel nous opposons la science et la bioéthique. Emmanuel Macron représente le néo-féminisme qui stigmatise, nous lui opposons le mérite et la capacité des femmes. Emmanuel Macron c’est un écologisme de slogan, nous lui opposons le pragmatisme, la défense de ceux qui nous permettent de nous nourrir et l’écologie à l’échelle humaine. Emmanuel Macron représente le laxisme étatique, nous lui opposons l’ordre et l’équité.
Tant de choses qui nous séparent d’Emmanuel Macron. La Droite est une chance pour la France, elle doit vaincre et prouver aux Français la nécessité de son action. La Droite a toute sa place dans la politique actuelle, elle ne se soumettra pas. Nous ne nous soumettrons pas sans combattre. Nos dirigeants ont la responsabilité de refuser cette alliance politico-politicienne.
Et comme le résumé si bien Georges Clemenceau : « Un traître est un homme politique qui quitte votre parti pour s’inscrire à un autre »
Paul Gallard
– Philippe VARDON- RAYBAUD. L’ Imam Estrosi. Demain à Nice, 20 mosquées? Éditions Idées
– Joachim VELIOCAS. Ces maires qui courtisent l’islamisme. Tatamis