« Le jour d’après » ou l’allégorie du progressisme
« Le jour d’après » ou l’allégorie du progressisme

« Le jour d’après » ou l’allégorie du progressisme

« Le jour d’après » ne sera plus le jour suivant, ainsi se résume l’allégorie du progressisme.

C’est de cette façon que se profile le projet politicien initié par des députés du Nouveau Monde en proposant « de mettre en place une plateforme de consultation et d’action, où chacun pourra faire part de ses réflexions, partager des initiatives qui fonctionnent et des propositions concrètes pour bâtir le monde d’après. »

« Une plateforme d’action« , cet élément de langage qui ressemble étrangement aux « assises de la mobilité » où à la « loi d’orientation des mobilités ». Le jargon jobelin reprend ses droits et le langage technocratique dégrade encore le pays. Mais que feront-ils des idées collectées ? Nous avons cessé d’avoir un projet politique. Les épisodes Borloo, Benalla, Hulot, les gilets jaunes et celle d’aujourd’hui, nous montre que nous touchons le paroxysme de quarante ans de déni de réalité française sur le plan économique, financier et politique. Pour le nouveau Monde, tout cela s’est expliqué par un excès d’intelligence et de subtilité où bien s’est reposé sur la référence grec de l’hubris. Mise à part que ce dernier se présente à ses deux extrêmes, dans l’excès d’espérance et « en même temps » dans l’excès de déception.

Il y a là,  l’intuition que la réflexion sur « le jour d’après » pourrait être une pâle copie du « grand débat National« , où l’on retombe sur un combat à deux faces : D’un côté on explique « des superbes réformes » illisibles, trop subtils, trop intelligentes et trop rapides, et de l’autre, on condamne l’ultra-libéralisme. Pourtant nous avons un pays massivement contrôlé par l’État où les prélèvements publics sont extrêmement élevés, la dette public augmente et la fiscalité y est très lourde. Si tant est, qu’en plus d’une crise de citoyenneté, nous traversons une crise sanitaire où il est question de vie et de mort déshumanisé. On comptabilise les défunts en cachant l’humain.

Cette indécence politicienne touche le cynisme à son plus haut sommet.

Le jour d’après sera rempli de fragments qu’il sera difficile à colmater, à recomposer, car les cœurs fissurés gardent la mémoire. Une cicatrice, une blessure, qui à chaque regard posé dessus, nous ramènera à cette période si étrange. Une plaie indélébile, gravée en chacun d’entre nous avec son intensité, son confinement, son rapprochement et son éloignement. On se souviendra, que l’on pouvait aller au théâtre, deux semaines avant le confinement. On se remémora, qu’au même moment où le milieu hospitalier demandait de « #restezchezvous« , on pouvait voter à la suite des fermetures de restaurant; que les masques étaient inutiles parce qu’il n’y en avaient tout simplement pas. On se rappellera, que nos politiques ont réussi à verser l’administration de la chloroquine dans le flacon du populisme.

Nous aurons vu toute l’absurdité humaine.

Le jour d’après verra des situations d’une précarité sans nom, d’un deuil à peine accompli, de lourdes conséquences économiques et sociales pour tous les français, jeunes et vieux, femmes et hommes.
Après…Arriverons nous à nous accomplir, à nous réaliser, à replacer notre existence ? Chaque jour de plus, nous rapproche de l’inconnu, mais chaque jour de plus est un jour solidaire.

Il y aura le destin de l’homme, celui de prendre conscience de l’absurdité de notre société, de se révolter contre le néant et de mener sa vie avec passion ; car la vie n’a d’autre valeur que celle que nous lui donnons.

Et, il y aura le destin d’une Nation, celui d’un sursaut collectif, d’une espérance, d’une cohérence, d’un véritable progrès non pas lié à l’idéologie toxique du progressisme et de la bien-pensance qui a supposé uniformiser le destin social de chaque individu en transformant la morale en moralisme, l’égalité en égalitarisme et l’autorité en autoritarisme, mais à une seule et même idée, celle du bien commun en refaisant communauté.

En donnant une nouvelle perspective par le jeu démocratique, en déterminant le pouvoir politique par la raison de chacun d’entre nous. De notre prise de responsabilité, il en sera.

André Missonnier

0 commentaire

  1. Farman

    Je suis écologiste, de gauche. Je partage votre idée de consultation.
    Chacun reste dans sa bulle et pense avoir la vérité révélée.
    Si on veut régénérer un peu cette république, il serait bon de refaire du sens commun.
    Consultation pour déterminer déjà si il y a des thèmes politiques qui font concensus pour les Français.
    Mais aussi consultations thématiques 2.0 sur les grands objectifs (politique énergétique, militaire, agricole,…).
    L’informatique peut être un outil top pour une pour une gouvernance bien plus participative.
    Et il semble que le moment serait bien choisi.
    Je suis des votre pour appuyer ce genre de proposition.

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