L’espace politique à droite existe !
L’espace politique à droite existe !

L’espace politique à droite existe !

En 2017, la désillusion est totale pour la Droite. Malgré un Trocadéro quasi biblique et une honorable troisième place – en vertu d’un contexte très à charge – la Droite est sèchement battue dans les urnes par un Emmanuel Macron séduisant les centres. Le candidat Macron souhaite créer autour de lui une dynamique de rapprochement du spectre politique, il peut alors s’appuyer sur des têtes connues de la droite dite « républicaine » à l’instar d’un Edouard Philippe, maire du Havre, ou d’un Bruno Le Maire, député de l’Eure, qu’il nommera respectivement Premier ministre et ministre de l’Economie. Deux postes clés qui augurent une gouvernance plutôt à droite faut-il reconnaître.

Et pourtant non, l’angle sécuritaire est totalement abandonné par le Président philosophe. Plus les jours passent et plus la situation s’envenime. Les faits divers se multiplient et notre police nationale se trouve de plus en plus désarmée face à une délinquance qui elle, ne connaît pas la crise. Surtout, elle est seule ; obligée de réprimer dans le sang les manifestations des gilets jaunes, de la France d’en bas, et bien sourde face à l’ultra délinquance. Elle attrape le choufe plutôt que le kaïd. Résultat : l’impunité totale dans les zones sensibles et une France oubliée qui ne vote plus – la preuve aux dernières élections.

Cependant, la France est à droite. Près de 39 % des Français se positionnent à droite selon un sondage de l’Ifop datant de 2020, et d’après une étude récente de Fondapol ce serait une augmentation de 10 % par rapport à 2017. Allons plus loin, si l’on cumule le score des candidats de droite aux élections présidentielles de 2017 – François Fillon, Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan, Jean Lassalle, François Asselineau – on obtient 48,1 % des électeurs, là où la gauche n’en obtient que 27,67 % et le centre 24,2 %. Les récents résultats aux régionales et départementales, voire aux municipales dans une moindre mesure, démontrent à coup sûr ce basculement de l’électorat vers la droite.

Le danger n’est pas tellement dans le fait de n’avoir une candidature rassembleuse mais plutôt d’en oublier son électorat. La place existe pour la droite dans cette élection. Des départs vers LREM n’ont pas tué la droite républicaine mais lui permettent au contraire de reconstruire un socle idéologique basé sur des thématiques simples mais efficaces, qui parleront enfin aux Français. Nous l’avons vu aux régionales et départementales, les Français souhaitent de la sécurité, de l’ordre public et du républicanisme ; seule la droite peut leur offrir ce dont ils rêvent. Ne comptons plus sur la Gauche vallsiste, elle est morte. C’est le triumvirat : écologisme rouge, racialo-socialisme et islamo-soumission qui règne désormais. Les électeurs l’ont compris et la décote de la Gauche est proportionnelle à celle du porte-monnaie des Français. L’élite politique s’obstine pourtant vers cette idée de rassembler en direction du centre afin de capter le maximum d’électeurs ; il n’en sera rien. Une ligne floue est à contrepied des tendances politiques qui se dégagent actuellement.

Notre système politique est partisan, c’est-à-dire, que nous faisons le choix du président dans un spectre de candidats infinis, définis seulement par les conditions d’accession à l’élection. Ainsi, durant des années il existait un quadrille bipolaire selon les mots de Maurice Duverger. La droite et la gauche s’alternait au pouvoir d’une manière bipolaire, mais était chacune d’elle divisée en deux tendances : le PCF et le PS composaient la Gauche, le RPR et l’UDF la Droite. Avec l’accession de François Mitterrand à la plus haute fonction tout changea et la gauche s’unit autour du PS. A droite, Jacques Chirac unifia les deux camps dans un ensemble appelé l’UMP. La France devient bipolaire. 2017, change la donne. Les partis dits « traditionnels » sont vaincus par des nouvelles formes de partis politiques définis par Otto Kirchheimer – complétant ainsi la classification de Duverger – « parti attrape-tout » dont l’objectif est de mener une stratégie consensuelle afin de remporter l’adhésion électoral au détriment de l’idéologie ; c’est le cas du parti de Beppe Grillo « Mouvement 5 étoiles » ou d’En Marche en France. Un mouvement qui ne nécessite pas une adhésion financière et qui ne se structure pas à la manière d’un parti traditionnel ; les jeunes avec Macron étant même indépendant du parti.

Ces contraintes d’un changement du mode de parti et l’importance accrue du multipartisme doivent donner une leçon à la droite. Les candidats ne doivent plus rassembler mais bien mobiliser au premier tour. C’est le candidat qui réussit à rassembler le plus son électorat qui sort vainqueur et se qualifie pour un deuxième tour servant à rassembler et faire consensus autour de la figure présidentiable. Notre espace politique est assez important, Marine Le Pen ne réunissant finalement pas tant que ça d’électeurs. Son incapacité à passer le deuxième tour la décrédibilise face aux électeurs, et le niveau assez faible de ses soutiens montre une incapacité à gouverner. En cas de victoire de la fille du Menhir, ce serait un retour en arrière, vers les temps de la cohabitation qui ont vu le pouvoir se déchirer entre l’exécutif cantonné à la figuration et un législatif menant une guérilla. Cette division ne peut mener notre pays que vers des tensions sociales.

La Droite a donc les moyens de ses ambitions mais elle doit pour cela changer nettement de stratégie et parler concrètement à son électorat. Cela passera forcément par la fin de l’immigration massive, une police renforcée et une justice pénale complètement reconstruite. A ces conditions, la Droite retrouvera la France.

Paul Gallard

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