Natacha Gray est membre de Lignes Droite 31 pour qui elle est en charge du domaine de l'Education.
« Il n’est pas possible de faire porter un masque à un enfant » Olivier Véran
Typique de sa famille politique, socialiste (du moins de ce qu’elle est devenue) qui s’évertue, sur cette question, comme sur toutes les autres, non pas à tirer l’homme vers le haut, à l’éduquer, à lui offrir la liberté de s’adapter aux circonstances, ce qui est la marque ultime de l’intelligence mais, constatant un état de fait problématique à un moment donné, à le maintenir au niveau le plus bas, au nom de l’égalitarisme confondu avec l’égalité. C’est plus facile, confortable, moins coûteux pour tout le monde. Qu’elle est loin la gauche du XIXe et du premier XX siècles qui croyait encore au Progrès de l’Humanité, qui espérait élever les hommes au-dessus de leur condition initiale grâce à la responsabilité individuelle, la glorification du travail, le mérite et l’éducation par l’école pour tous.
Certains enfants sont trop indisciplinés et insuffisamment éduqués pour accepter une consigne parfaitement supportable mais contraignante, comme toute consigne ? On décide dès lors que tous en sont incapables.
Certaines mairies étaient capables de fournir des masques à leurs administrés et souhaitaient le rendre obligatoire, ou des entreprises à leurs employés, ou des collectivités locales aux citoyens de leur territoire, mais pas toutes. On décida initialement que c’était interdit pour tout le monde.
Nombre d’individus sont suffisamment responsables et/ou démerdards pour se fabriquer un masque, même de fortune, ou pour en commander via des réseaux, en passant par la Chine via l’Allemagne, ou par l’Afrique, mais pas tout le monde puisque certains attendent tout de l’Etat-papa ventripotent ? Au lieu de s’occuper de ces quelques personnes impuissantes laissées de côté et d’inciter l’ensemble de nos compatriotes à se montrer solidaires, à s’aider dans la confection des masques (ce qu’ils font d’ailleurs naturellement, et depuis longtemps, et qu’ils auraient pu faire bien plus tôt si on ne leur avait pas menti), on décida de répéter que les masques n’étaient pas utiles, et même pire, que ces grands enfants immatures et empotés de Français ne seraient pas fichus de s’en servir.
Les socialistes à la manière d’Olivier Véran sont des égalitaristes niveleurs, des coupeurs de têtes qui dépassent (nivèlement vers le bas évidemment, c’est plus confortable et ça coûte moins cher en argent et en efforts), des nominalistes, c’est-à-dire des idéologues qui pensent qu’il suffit de dire ce qui doit être pour que le faux existe et que la réalité s’efface.
L’académie de médecine préconise le port du masque obligatoire au collège et au lycée. Il est évident que les plus jeunes auront du mal à le garder et à respecter les gestes-barrière. Pour autant doit-on renoncer à commencer à leur apprendre à s’en servir et à expliquer les raisons de son importance, qu’il peut sauver des vies et quel rôle chacun d’entre eux, responsabilisé, peut jouer dans ce combat collectif ? Rien n’empêche de commencer les apprentissages très tôt, quitte à accepter les erreurs, qui seront répétées et corrigées jusqu’à ce que tout cela devienne réflexe. Comme pour toutes les autres matières enseignées.
Ces jeunes asiatiques, probablement collégiens, ne sont pas des extraterrestres. Ils font parce qu’on leur a dit de faire et parce qu’on a affirmé qu’ils étaient capables de le faire
Natacha Gray
A noter
Depuis la rédaction de ce texte, le Premier Ministre vient d’annoncer que, suivant les recommandations de l’Académie nationale de médecine, le masque serait finalement obligatoire au collège (et réservé à des élèves potentiellement malades en primaire). Il contredit ainsi les propos de son ministre de la santé et même ceux du Président de la République qui, comme toujours dans le flou de « l’en même temps » n’évoquait que des mesures souhaitables sans être obligatoires.