PMA sans père, la boîte de Pandore est ouverte
PMA sans père, la boîte de Pandore est ouverte

PMA sans père, la boîte de Pandore est ouverte

Crédit : LIONEL BONAVENTURE / AFP

« La PMA pour toutes les femmes », telles sont les mots du Président de la République dans la soirée du 29 juin 2021, après que l’Assemblée Nationale ait voté la loi « bioéthique » par 326 voix pour et 115 contre.

Pour autant, le terme « éthique » dans le nom de la loi est totalement inapproprié à la situation.

La boîte de Pandore est ainsi ouverte.

La portée de cette loi ne s’arrête pas seulement à la symbolique ou ne sert pas qu’à répondre à certaines revendications, les conséquences sont en réalité profondes et impliquent un changement de société.

Première conséquence, la reconnaissance par l’Etat d’un droit à l’enfant.

En effet, en dehors de l’adoption (ouverte aussi bien aux couples hétérosexuels et homosexuels), ce domaine relevait du droit naturel, à savoir le seul droit que possède un individu du fait de son appartenance à l’humanité, et non à une société. En l’espèce, le droit de pouvoir procréer.

A partir de maintenant, l’individu pourra « obtenir » un enfant du fait de sa seule volonté, en sommes, il impose sa volonté au naturel,

Seconde conséquence, évincer le père.

A l’image de la polémique des parents 1 et 2, lancée après que la Mairie « progressiste » de Paris ait décidé de remplacer les termes « père » et « mère » à l’état civil, c’est la figure paternelle qui est de nouveau prise pour cible et qui est cette fois-ci évincée du processus d’éducation de l’enfant à venir, le père (ou le « parent 1 ou 2… ») étant relégué au niveau de simple géniteur, et permettant notamment aux femmes seules de se passer de l’homme dans le processus de procréation.

L’évincement du père s’inscrit dans le cadre de la deconstruction progressive de la famille traditionnelle engagée par le Gouvernement socialiste de François Hollande, achevée ainsi par le Gouvernement progressiste d’Emmanuel Macron.

Troisième conséquence, l’inéluctable ouverture à la GPA et autres marchandisations du corps.

La raison est simple. C’est par la notion d’égalité que la GPA apparaîtra dans notre agenda politique.

Non pas l’égalité au sens noble, mais bien l’égalitarisme qui est prônée par la mouvance idéologique progressiste, qui consiste à ce que lorsqu’un droit est ouvert aux uns, il doit obligatoirement être ouvert aux autres.

De ce fait, si un droit à l’enfant est consacré juridiquement pour les femmes seules (quel que soit le moyen), il devra forcément l’être aux hommes seuls.

Quatrième conséquence, une nouvelle dépense publique.

Certes, ce n’est pas la PMA sans père qui sera la plus coûteuse pour le contribuable, mais il faut souligner tout de même qu’elle sera intégralement remboursée par la sécurité sociale.

Étonnant pour une majorité et un Gouvernement qui se revendiquent pourtant du libéralisme !

Dernière conséquence, un pas de plus vers le transhumanisme.

Comme le décrivait François Xavier Bellamy en 2017 avant de devenir eurodéputé 2 ans plus tard : « Monde où la médecine ne servirait plus à réparer les corps, mais à les mettre au service de nos rêves. Monde où le donné naturel ne serait plus une limite, ni un modèle – où l’individu enfin émancipé des frontières ordinaires du vivant pourrait modeler sa vie, et celle des autres, à la mesure de son désir. Nous avons eu le temps de l’imaginer, ce monde de science-fiction. »1

Le réel rattrape la science-fiction, l’individu impose son désir à la nature (ou à Dieu pour les croyants), un vrai progrès sur le papier ! Mais quel avenir pour une société dans laquelle le « moi » supplante le « nous » ? Dans une société dans laquelle la valeur qui était autrefois consacrée au corps humain n’est plus ?

Le principe d’indisponibilité du corps humain serait rapidement remis en cause puisque des frontières que l’on pensait infranchissables viennent d’être franchies !

Encore une fois très pertinent, c’est en tant qu’eurodéputé que François-Xavier Bellamy réagissait en ce 29 juin 2021 sur les antennes de Sud Radio « Ce qui se joue dans la loi #bioéthique, c’est une transformation profonde de notre rapport à la condition humaine. Nous avons mis en danger l’environnement en croyant à la toute-puissance de la technique ; nous risquons de refaire aujourd’hui la même erreur avec nos corps. »2

Après la destruction de l’environnement à cause de certains désastres causés par l’Homme, nous prenons le risque de détruire nos corps pour des considérations personnelles et égoïstes.

Est-ce pour autant définitif ?

A moins d’une révolution conservatrice en France, l’ouverture à la GPA semble inéluctable, et des conséquences societales et sociale sont à prévoir, notamment au regard de tous les dangers que présentent la GPA (marchandisation du corps de la femme ; conséquence physique, morale sur la mère ; utilisation des « ventres » de femmes issues de classes populaires …etc).

Quant au transhumanisme, il n’est pas si loin que nous le pensons.

Bienvenue à Gattaca !

Alexandre SARADJIAN

Membre fondateur – Droite de demain

1 Bellamy. FX, « PMA pour Toutes, dernières frontières avant le transhumanisme », Le Figaro, 15 septembre 2017

2 https://twitter.com/fxbellamy/status/1409829003888898048?s=21

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