(Tribune) Maël Tournade, « Pouvoir, Influences et Engagement »
(Tribune) Maël Tournade, « Pouvoir, Influences et Engagement »

(Tribune) Maël Tournade, « Pouvoir, Influences et Engagement »

Influences, c’est un livre tourné vers la réflexion, l’ouverture d’esprit et l’introspection. Un récit philosophique qui tire un fil sur notre vie et l’existence. Au travers de 10 chapitres je vous emmène dans une contrée loin des tracas quotidien. J’esquisse alors une interrogation sur le sens véritable de notre vie. Un livre qui finalement ne parle pas de politique. Pourtant, je relève le pari lancé par Droite de Demain : une ébauche d’un chapitre 11 qui aurait pu s’insérer dans mon ouvrage.

            Une vie, notre vie, ma vie, est aussi remplie d’engagements et notamment politiques. Chacun d’entre nous se voit alors influencé par la Politique. Comme le disait Aristote, l’Homme est un véritable Zoonpolitikon, autrement dit un « animal politique ». Ainsi, l’espèce humaine doit avoir un chef pour s’organiser, croître et vivre tout simplement. Sans cette clé de voûte il se laisserait déborder, il a donc besoin d’un maître. Or, souligne Emmanuel Kant dans L’Ethique, le maître appartient aussi à l’espèce humaine. C’est ainsi que nous voyons apparaître les dirigeants.

Dans l’histoire de l’humanité tout à a été ordre et désordre. En effet, chaque ordre nouveau se verra décliner tôt ou tard par un autre ; un cycle incoercible. La démocratie en fait partie de même que l’oligarchie, la dictature ou bien encore l’anarchie. Chaque étape conduit inévitablement à un changement d’ordre et tente de retrouver un équilibre. Pour illustrer ce propos, on le voit notamment en France avec une érosion de la démocratie lors de la crise des Gilets Jaunes. Ce « grain de sable » vient rompre une harmonie et laisse des traces indélébiles pour les citoyens. Le système tout entier va alors se défendre contre ces attaques. A l’issue de ce combat soit il sera plus fort et gagnera du temps, soit l’hémorragie est trop intense et les failles se révèleront. Le basculement du système se fait sensiblement sentir, et basculera finalement. Un nouvel ordre naîtra et un nouveau pouvoir prendra place. Qui alors pour gouverner ?

Justement, dans Le Prince, Machiavel emprunte à La Fontaine le zoomorphisme. Pour conquérir le pouvoir il faut selon lui être doté de la force du lion et de la ruse du renard pour le conserver. Machiavel écrit même qu’il faut parfois user de violence ou dissimuler la vérité afin de parvenir à ses fins. Ainsi, le mal est nécessaire en politique au moins à titre de moyen. On l’a vu par exemple au début de la crise sanitaire avec la gestion des masques en France. Un capharnaüm que certains ont qualifié de « mensonge d’État ».

Toutefois, il nuance son propos puisque nous tomberions dans une tyrannie. Le prince doit être légitime aux yeux de tous et juste. Il va donc créer un organe législatif pour le peuple et assurer la paix au sein de ce dernier. Pour Machiavel « La fin justifie les moyens », mais il envisage que la démocratie puisse exister. Il expose le principe de virtù eten ce sens le peuple peut lui aussi gouverner.

            Par ailleurs, si je veux être optimiste sur la réflexion politico-philosophique, je vois aussi un avantage à vivre dans le système qui est le nôtre. Je suis véritablement en faveur d’une modération du pouvoir. Il y a donc quelques accointances avec Montesquieu qui fonde sa pensée sur la séparation des pouvoirs. L’esprit des Lois invente la division tripartite entre l’exécutif, le judiciaire et le législatif. Sa pensée politique peut se résumer à « Partout, le pouvoir doit arrêter le pouvoir ». De mon point de vue c’est un socle solide qui peut faire perdurer la démocratie.

Pourtant, aujourd’hui nous voyons notre République s’essouffler. Certains veulent une VIème République, d’autres veulent la dénaturer et la vider de son essence. J’affirme qu’il est dangereux de jouer avec des forces qui nous dépassent. En effet, la volonté d’instaurer la proportionnelle dans le scrutin législatif serait une erreur absurde. C’est ouvrir la voie aux extrêmes qui veulent la mise à mort de notre République. L’opposé même de ce que souhaitait le Général De Gaulle : une République forte et pérenne. Je fustige les antidémocrates et il ne faut pas y céder.

Au contraire, j’appelle de mes vœux à une véritable prise de conscience de la part de nos citoyens. Particulièrement pour les jeunes générations qui seront la relève. Je crois profondément à ce soubresaut. Personne ne doit nous dicter une conduite qui n’est pas la nôtre. Notre pays a besoin des talents de notre nation. Je souhaite m’investir pour les intérêts des citoyens. La politique c’est avant tout servir les autres avant de se servir soi.

            Finalement le raisonnement entre la gouvernance, l’Ordre et la séparation des pouvoirs va de soi. Cette harmonie doit pourtant être préservée, au risque de perdre nos biens les plus précieux : nos Droits et nos Devoirs. S’engager, offrir sa vie aux citoyens est un acte noble. Il doit être dénué d’arrière-pensées et voué au pouvoir « du peuple, pour le peuple et par le peuple »[1].

A juste titre, j’ai pu écrire l’aphorisme[2] qui sera le maître mot de mes futurs engagements dans la vie politique : « La jeunesse est la plus belle des promesses : elle est universelle, imprévisible, intemporelle. La jeunesse est surtout forte, déterminée, passionnée. Tel est justement le message que je souhaite porter : celui d’une jeunesse engagée, consciente de ce qu’elle vaut comme de ce qu’elle veut. »

Maël Tournade

Étudiant en 3ème année à l’EDHEC Business School – Nice

Président de l’association Rhetorica


[1] Citation tronquée de Abraham Lincoln – Discours de Gettysburg (1863)

[2] Aphorisme n°36 « Réalité future » ; Chapitre X – Influences

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