Les eurosceptiques et populistes voient l’Europe comme une institution inefficace contre l’insécurité, qui agit peu dans la lutte contre le terrorisme et qui se montre impuissante dans les contrôles aux frontières face aux flux migratoires.
En effet, les différents attentats terroristes sur le sol européen (Paris, Londres,Bruxelles, Barcelone, Berlin, Strasbourg, Nice), ainsi que le crises migratoires de ces dernières années n’ont fait qu’élever la défiance face aux institutions supranationales et contribué à une montée de l’extrême droite dans une grande partie des états de l’Union européenne.
Pourtant il s’avère que l’Union européenne pourrait non pas être un frein à la sécurité des états membres mais sinon comme un rempart voire comme un instrument de l’action publique considérable pour protéger l’ensemble du territoire européen et de permettre de mieux réguler l’immigration.
Méconnue de l’opinion publique, l’Union européenne dispose d’une agence de sécurité EUROPOL basée à La Haye (Pays-Bas) qui sert à épauler toutes les polices des états membres ainsi qu’à faciliter les échanges de renseignements entre les polices nationales. En donnant davantage de moyens humains, et en renforçant sa législation, EUROPOL pourrait permettre de mieux coordonner les actions des polices, d’accentuer les suivis des individus dangereux qui circuleraient dans l’Union européenne. De plus, EUROPOL doit pouvoir centraliser toutes les données des individus dangereux circulant dans le territoire de l’Union européen mais aussi des personnes qui entrent dans l’UE afin que toutes les polices nationales soient informées de l’identité des personnes et de leurs antécédents judiciaires. Enfin, dans le futur, EUROPOL pourrait venir aider et renforcer les polices nationales dans les investigations en créant une structure centralisée d’investigations et de recherches. Enfin, un système de fichage d’individu à l’échelle européenne centralisée devra être créer afin de communiquer à tous les états membres les flux des individus les plus dangereux sur tout le territoire européen grâce à des empreintes biométriques ou bracelets électroniques universels européens.
Si le suivi des individus dangereux circulant dans l’UE ainsi que les arrivants sur le territoire européen doit être centralisé au sein d’EUROPOL, il est recommandé d’accroître la coopération transfrontalière policière et douanière entre les états membres. Bien que de nombreux partis politiques conservateurs et protectionnistes souhaitent reformer l’espace Schengen afin de contrôler plus efficacement les frontières internes de l’Europe, la coopération transfrontalière entre les polices et les douanes doit être renforcée. De nombreuses failles ont été soulignées lors des attentats sur le sol européen où les terroristes ont pu circuler librement dans plusieurs pays sans contrôle ; il faut affecter plus d’agents de police dans les postes aux frontières, veiller à ce que la communication des données soit plus efficace et permanente entre les deux états frontaliers mais aussi à ce que EUROPOL ou inversement les polices nationales puissent se communiquer systématiquement. Un traducteur et un interprète devront être désignés dans chaque poste au frontières afin de faciliter également les échanges en langues étrangères entre polices.
Cette coopération transfrontalière renforcée permettra de mieux lutter contre le terrorisme, contrôler les individus signalés dangereux ainsi que de détecter toutes sortes de trafics de stupéfiants.
Lors d’un attentat terroriste sur le sol européen ou bien d’un acte criminel de grande ampleur, EUROPOL via le Parlement européen doit pouvoir adopter « l’état d’urgence » au niveau supranational , en effet les institutions européennes devront pouvoir voter et mettre en œuvre un état d’urgence européen lorsque l’un des pays membres de l’UE connaîtrait un acte terroriste afin que toutes les mesures de sécurité et d’investigations soient prises. Cela permettrait d’accentuer les contrôles aux frontières et de créer un signalement centralisé unique à toutes les polices des états- membres.
Stevan Jurca