(Tribune) Jean-Alain Tarelli , « Non à l’autonomie de la Corse si ce n’est qu’un marchepied vers l’autodétermination et l’indépendance »
(Tribune) Jean-Alain Tarelli , « Non à l’autonomie de la Corse si ce n’est qu’un marchepied vers l’autodétermination et l’indépendance »

(Tribune) Jean-Alain Tarelli , « Non à l’autonomie de la Corse si ce n’est qu’un marchepied vers l’autodétermination et l’indépendance »

Jeudi 28 septembre 2023, Emmanuel Macron a fait un nouveau déplacement en Corse, au cours duquel il a pu se prononcer en faveur d’une plus grande autonomie de l’île.

La Collectivité unique n’a pas produit les effets escomptés que, déjà, le Président de la République engage dans une énième fièvre institutionnelle. Sans prendre le temps d’établir un bilan, un diagnostic, de cette nouvelle réforme, de pouvoir mettre objectivement en lumière le fait que cette Collectivité ne tourne pas à plein régime et, pire encore, parce qu’elle est unique, concentre les pouvoirs et attentes d’une saine démocratie. Les finances de la collectivité sont dans le rouge, indépendamment de la gestion de la nouvelle majorité territoriale. La structure financière n’arrive plus à assumer et à assurer le champ de compétence que le Législateur nous a octroyé. De plus, nous pouvons parler de centralisme ajaccien avec une concentration des pouvoirs au détriment des zones rurales par exemple.

Les négociations actuelles peuvent être utiles, indépendamment de l’évolution institutionnelle proprement dite, pour faire entendre à l’État que ce territoire est singulier et qu’il a besoin – non dans un rapport de colon à colonisé – du concours de l’État, au titre de la solidarité nationale pour réduire les handicaps liés à l’insularité notamment.

On ne peut pas parler aujourd’hui d’un processus d’autonomie sur la base de vieilles revendications qui datent du Riacquistu des années 1970 c’est-à-dire qui étaient portées il y a un demi-siècle désormais. Soyons pragmatiques et non dogmatiques, aujourd’hui, les problèmes des Corses sont principalement les déchets, le pouvoir d’achat, le chômage grandissant et la santé. Par exemple, il n’y a toujours pas de Pet Scan en Corse en 2023 !

Il est tout-à-fait impensable que l’on obtienne rapidement une autonomie sans avoir des objectifs définis en amont et moyens nécessaires pour les réaliser. Il faut rappeler que l’autonomie n’est pas un mot tabou qu’il faut s’interdire de prononcer mais il faut se méfier d’un mot vaste et ambigu dont Emmanuel Macron s’est bien gardé d’en préciser le contenu.

Sans être contre le processus d’autonomie, il est indéniable que laisser penser que tous les problèmes, toutes les préoccupations des Corses que l’on retrouve dans les enquêtes d’opinion, seront réglés par le seul processus d’autonomie, est une illusion à mon sens mais surtout un danger

Jeunes corses, soyons résolument contre toute forme d’autonomie si cette autonomie n’est qu’un marchepied vers une autodétermination et une indépendance de la Corse à court, moyen et long terme sans aucune vision sérieuse de l’avenir pour nôtre île.

%d blogueurs aiment cette page :