Du 1er janvier au 10 janvier dernier, neuf églises ont été écornées en France. Vandalisations, profanations, vols avec effraction : la religion catholique est attaquée sur tous les fronts. Pourtant « fille aînée de l’Église », la France voit malheureusement l’antichristianisme s’étendre et l’insécurité des Chrétiens gagner du terrain.
Les églises touchées par ces violentes attaques sont à Poitiers, Genouilly, Saint-Denis, Vitry-sur-Seine, Strasbourg, Paray-le-Monial, Romainville et Bondy. Le dernier acte en date, ayant eu lieu le week-end des 8 et 9 janvier et révélé publiquement par l’hebdomadaire Famille chrétienne, est le vol d’une relique de Jean-Paul II dans le sanctuaire bien connu de Paray-le-Monial.
Tous aussi abjects qu’ils soient, certains de ces actes prédominent dans la répugnance. En effet, une partie de ces derniers sont allés jusqu’à briser le tronc – une boite où l’on recueille les dons des fidèles – voire à décapiter le Petit Jésus. C’est le cas de la basilique Saint-Denis où le tronc a été délabré le 5 janvier ; cette même basilique qui est la nécropole des rois de France depuis des siècles. Nombreuses aussi sont les églises attaquées où le tabernacle a été endommagé. En conséquence, des hosties consacrées – traduisant la présence réelle de Dieu dans la foi catholique – ont été dérobées.
S’attaquer de la sorte au plus intime de la religion catholique n’est pas anodin. Sur la forme, ces profanations coïncident avec un fait de société aujourd’hui majeur et qui met en danger l’intégrité des fidèles : l’insécurité (si ce n’est l’ensauvagement). L’année passée, 686 actes antichrétiens ont eu lieu (devançant les actes antisémites au nombre de 523 et les actes antimusulmans recensés à 171).
Sur le fond – et malgré la diversité des motifs possibles de ceux qui en sont à l’origine -, ces agissements sont une injure à l’identité de la France, laquelle est intimement liée à la religion catholique. À l’évidence, la religion catholique ne constitue pas, à elle seule, l’identité française. Notre identité commune est aussi définie par notre langue ainsi que d’autres composantes de notre histoire qui ont façonné la France en tant que Nation ; une Nation constituée, par essence, d’éléments identiques déterminant son existence. Cependant, l’empreinte que laisse le legs chrétien dans notre culture, nos paysages et nos villes accoutumées au rythme du clocher est indiscutable. Celle qu’il grave dans nos mœurs et dans le droit qui régit les rapports sociaux est non-négligeable.
Dans notre pays, le christianisme est la religion la plus affectée par les faits antireligieux.
La « Fille aînée de l’Église » (depuis le baptême de Clovis) est alors aussi la fille aînée de l’insécurité. Il est absolument nécessaire de combattre avec fermeté – et continuellement – les faits antisémites ou antimusulmans. Mais le combat premier qui doit nous animer est celui de la lutte contre les faits antichrétiens, précisément car ils sont les plus abondants.
Les médias et l’Église ne doivent donc pas rester discrets. Menacée en Orient, dans son berceau sacré de l’Arménie et ailleurs dans le monde, la civilisation chrétienne l’est aussi en France. Critiquer une religion, c’est un droit (liberté d’expression) ; mettre en danger la possibilité de l’exercer – voire de la préserver -, c’est violer la loi (atteinte à la liberté de culte).
Dès lors, il nous incombe à nous, Français, de défendre notre héritage millénaire, les personnes qui le font vivre et les personnes de confession chrétienne menacées (les nombreux attentats à leur encontre ces dernières années doivent nous alerter). À défaut, nous y laisserons une partie de notre âme.
Romain Lemoigne