(Tribune) Laurence Trochu (Sens Commun), « Oser le conservatisme, un espoir pour la France »
(Tribune) Laurence Trochu (Sens Commun), « Oser le conservatisme, un espoir pour la France »

(Tribune) Laurence Trochu (Sens Commun), « Oser le conservatisme, un espoir pour la France »

Mis en ligne le 03/08/2019.

Laurence Trochu est Présidente de Sens Commun, Conseillère départementale des Yvelines et membre du bureau politique Les Républicains. 

Lorsque nous avons créé Sens Commun, en 2013, nous avons alerté sur la décomposition doctrinale d’une droite contrainte au grand écart par son obsession du consensus. Nous avons été critiqués, caricaturés et nous avons parfois suscité la défiance d’élus qui ne comprenaient pas que de simples militants décident de s’organiser à leurs côtés, libres, pour rappeler ce qu’est « La Droite Que Nous Voulons ». Nous dérangeons en effet ce qu’il est convenu d’appeler le « politiquement correct » dans son entreprise que l’essayiste Mathieu Bock Côté résume ainsi : « Heurter le sens commun, le déstabiliser et lui faire perdre toute valeur d’évidence, pour qu’il ne subsiste qu’à la manière de stéréotypes à congédier et de préjugés à déconstruire ».

On nous annonce la mort du clivage gauche/droite mais il pèse bien plus qu’on ne veut le croire sur la réalité politique d’aujourd’hui qu’il continue de structurer. Ces deux catégories restent toutefois imprégnées de l’hégémonie de l’ère socialiste au point que le juriste Stéphane Rials a pu écrire: «  En fin de compte, la colonne vertébrale de la vie politique française depuis la Révolution n’est pas le prétendu rapport droite/gauche, c’est la gauche (…) Les autres discours abusivement qualifiés de discours de droite, ne font que se définir par rapport à la gauche. »

Pour ne plus subir ce regard de gauche qui définit la droite et l’enjoint de se positionner sur son échelle de valeurs, pour ne plus être le résidu d’une arrière garde drapée dans le mythe du progrès, Sens Commun appelle inlassablement la droite à renouer avec la pensée, avant même les catalogues d’idées. Les temps sont trop graves et les menaces qui pèsent sur la France sont trop lourdes pour que le débat politique se réduise à des interpellations médiatiques dont la médiocrité le dispute à la bassesse, pour terminer dans le reniement et l’ignominie.  
Face à ce spectacle déshonorant, Sens Commun n’entend pas s’excuser d’exister! La tentative du pouvoir en place, qui achève de faire passer la gauche du social au societal, est de liquider ce qu’il reste d’une droite aux abois et de fondre ses troupes dans sa majorité progressiste. Tel un chef d’état major, il place ses pions pour mailler le territoire lors des prochaines municipales, cherchant  ainsi à étendre localement son emprise. Des lors, la question fondamentale qui se pose à la droite- et qui pourrait bien être la dernière- est de savoir si elle est Macron compatible ou si elle cherche à préparer la France d’après, la préparer et la réparer. Parce qu’elle place le politique au dessus de la contrainte économique, la démocratie avant le marché, l’homme avant le bénéfice, la Nation avant la mondialisation, la Droite Que Nous Voulons n’est pas Macron compatible.

Aussi, nous avons décidé de lancer cet appel à tous les Français réellement et sincèrement amoureux de la France. Pour l’amour de la France et de notre civilisation, conserver ce qui vaut et réformer ce qu’il faut, voilà notre ligne de pensée et d’action, voilà ce qui motive notre engagement. Laissons résonner en nous cet avertissement tocquevillien : « Mais nous, en quittant l’état social de nos aïeux, en jetant pêle-mêle derrière nous leurs institutions, leurs idées et leurs mœurs, qu’avons nous mis à la place? »

Pour préserver la France aujourd’hui, il s’agit d’allier l’audace et la protection, la recherche de la réussite et le souci de tous et de chacun, la volonté de croissance et le respect de la nature. Ce conservatisme dont notre pays a besoin, c’est la volonté de construire une société durable basée sur l’amour de la France, de l’Europe et de notre civilisation. Ce sont les trésors qui nous garderont des menaces totalitaires qui grandissent au delà de nos frontières comme au cœur de notre société. Nous partageons ce sentiment que les choses bonnes telles que la paix, la concorde, la justice peuvent être facilement détruites. Sens Commun est attaché à l’autorité, à la responsabilité et à la liberté, une liberté qui n’est pas un simple droit mais aussi un devoir pour chaque citoyen. 

Recevoir, enrichir, transmettre : Nous appelons tous ceux qui veulent poser un regard conservateur à renouer, contre la désespérance, avec l’engagement politique pour travailler à la reconstruction de la droite de demain, affranchie des critères de respectabilité édictés par le progressisme. « Il suffit, nous dit Mauriac, d’un petit nombre d’esprits fidèles pour que le lien soit maintenu » Soyons déterminés aujourd’hui et de plus en plus nombreux des demain.

Face à un gouvernement vertical qui nourrit la confiscation de la société civile par l’Etat, il est urgent que chacun se demande ce qu’il peut faire pour notre pays afin que les Français puissent parler d’eux en disant « nous ». Il est urgent de recréer un lien d’appartenance, une ligne d’obligation qui nous relie à ceux qui nous ont donné ce que nous avons, ce que nous sommes et ce que nous voulons transmettre. C’est de cette manière que Sens Commun entend relever le défi politique actuel pour servir la France.

Laurence Trochu

0 commentaire

  1. Françoise Douce Delclaud

    rès belle tribune de Laurence Trochu qui défend les mêmes valeurs que celles de F X Bellamy.

    Et c’est Sens Commun et ses adhérents qui sont restés les plus fidèles à F Fillon dans les moments les plus violents de la tempête contre Fillon aux présidentielles de 2017, se souvenir de ce rassemblement au Trocadéro.

  2. Serge LASSON

    Très bel écrit, je ne suis pas de gauche et ai toujours vote à droite Depuis 1965, et ce non pas par conviction mais par esprit. Je me suis très vite rendu compte que le libéralisme ne menait à pas grand chose. Je suis peut être sot mais je pense que l’on peut être de droite et avoir d’autres idees que la politique économique libérale qui est menée depuis 40 ans dans notre pays. Les résultats de cette économie libérale voir ultra libérale maintenant nous a fait perdre nos industries , les acquis sociaux et maintenant sape l’agriculture. Et tout ça pour quoi: enrichir les multinationales , les fonds de pension au détriment des « gens qui ne sont rien ».
    Lorsque l’on parle de dette , cet argument qui permet de faire peur et donne prétexte a une politique de rigueur sans fondement. Nous avons encore plus d’actifs que nous avons de dette, bien entendu à condition de ne pas tout privatiser comme c’est la ligne de conduite actuelle. La privatisation c’est donne au privé la possibilité decdeglinguer la Nation pour la rende redevable aux plus riches cette façon de faire est abominable et surtout sans fondement.
    Je pourrais être beaucoup plus long mais j’arrêterai la.
    Il est temps de réagir , de montrer qu’à droite tout n’est pas fini , mais il faudra convaincre pour sortir de la politique économique actuellement mène.
    J’oubliais, pour les municipales LR devrait vraiment se positionner sur ses relations avec LAREM. .il est inadmissible que des listes soient montées en accord avec ces malfaisants. Le mélange des genres n’a jamais rien apporté de bon si ce n’est que des intérêts personnels. Chaque LR qui aurait à pactiser avec LAREM devrait être banni de votre parti. Cette position aurait le mérite d’afficher votre positionnement.

  3. Jean-Luc MATEESCO

    Texte fort, synthétisant parfaitement ce qui nous unit, ce qui devrait mobiliser les français si ils n’étaient pas aveuglés par toutes les propositions « mediatico » compatibles…
    Osons nous démarquer, l’Histoire nous a montré que du « bon côté » il n’y avait pas forcément foule.
    A bientôt. .

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