TRIBUNE – Les Républicains doivent réaffirmer leurs fondamentaux idéologiques et sortir du piège tendu par les progressistes.
Au cours de l’Histoire de France, il a toujours été difficile de définir ce qu’était véritablement la droite, l’acception la plus couramment retenue étant « tout ce qui n’est pas la gauche » ; outre l’essai de définition des trois droites remondiennes. À l’heure d’une double prise en tenaille – par un progressisme technocratique, fédéraliste et mondialisé incarné par Emmanuel Macron (La République En Marche ! [LREM]) d’une part ; par un national-populisme démagogique qui nie les réalités gouvernementales et l’incroyable complexité de l’exercice du pouvoir, incarné par Marine Le Pen (Rassemblement National [RN]) d’autre part – Les Républicains (LR) ont le devoir moral de définir clairement leurs orientations idéologiques en vue d’un programme présidentiel et leur conception de la société française, il en va de la haute exigence que nous nous faisons de notre démocratie française et de notre République gaullienne !
Premièrement, le parti de droite, qui reste majoritaire ne doit pas se positionner en fonction des dires et des réflexions de ses adversaires directs que sont le parti présidentiel et ses alliés ou le parti lepéniste, mais bien s’affranchir des stratégies et actions concurrentes pour enfin et à nouveau penser par elle-même. Pour cela, la droite doit renouer avec ses fondamentaux et ses racines, réfléchir (du point de vue intellectuel et pas/plus seulement politique) sur la notion et la haute idée d’un véritable conservatisme contemporain, qui ne nie pas le progrès technique et/ou médical mais qui sait garder la tête froide face à des mutations sociétales profondes et croissantes au cœur d’une époque où l’évidence de la mondialisation est largement dominée par le soi-disant « modèle anglo-saxon ».
Dès lors, les gaullistes, Les Républicains ne peuventcourber l’échine et refuser le débat d’idées face à des prétendues « avancées culturelles et sociétales ». En effet, il incombe au parti conservateur, fondateur et structurant de notre Vème République, de ne pas baisser les bras face à la vague progressiste et de définir avec sérénité mais aussi avec fermeté puis clarté quels grands principes/fondements immuables, intangibles et inaliénables nous animent et nous structurent. Ainsi, il ne s’agit pas de « jouer aux passéistes », dixit nos adversaires, ni de nier les avancées technologiques et/ou médicales qui sont des réalités objectives (progression de l’intelligence artificielle, perfectionnement de l’assistance médicale à la procréation, recherche approfondie sur les embryons, etc.), il s’agit effectivement de poser des limites éthiques comme morales relevant non pas de la passion mais bien de la raison collective et ce dans une logique de responsabilité gouvernementale de protection des plus faibles, à commencer par les femmes et les enfants.
En cela, la droite se doit de fixer l’importance majeure pour un être humain et a fortiori pour un enfant du droit à avoir une mère ET un père, comme de pouvoir légitimement connaitre sa filiation naturelle et avoir accès en toute liberté et à tout moment à ses origines, outre le fait que cette prescription est largement admise et partagée au travers de divers organes et institutions majeurs tels que la Convention Internationale des Droits de l’Enfant ou encore la Convention Européenne des Droits de l’Homme. La première des lois relatives à la protection des plus fragiles devrait prendre en compte ce droit fondamental !
Par conséquent, un débat apaisé et respectueux mais sans concession sur la filiation mérite d’être posé, cette question devra enfin être tranchée à droite puis par la suite à l’échelle du pays. La loi Taubira doit être réécrite et dans toutes ces questions sociétales étroitement liées à la bioéthique devraient nécessairement être prise en compte la question fondamentale et prioritaire de la filiation naturelle, de l’accès aux origines biologiques.
Par ailleurs, à l’heure du débat quant à la révision des lois de bioéthique, il ne faudrait pas morceler et cloisonner en plusieurs sujets la question environnementale et surtout écologique, et ce dans la mesure où le lien entre préoccupations environnementales et écologie humaine permet de démontrer que les questions relatives à la bioéthique forment un tout. En effet, le respect des grands équilibres naturels – biologiques et paysagers – peut nécessairement s’inscrire dans une voie de progrès technique et scientifique.
La défense de l’énergie nucléaire, fleuron de notre souveraineté et de notre indépendance nationale s’inscrit pleinement dans une telle démarche (à l’inverse des éoliennes qui enlaidissent nos paysages ruraux et/ou agraires), il en est de même pour la promotion d’un enracinement et d’une certaine proximité socio-économique et culturelle (circuits-courts, initiatives locales, associations/manifestations culturelles, etc.).
Les Républicains doivent donc une bonne fois pour toute sortir du débat manichéen mais surtout mortifère entre les modernes et les archaïques ; entre d’un côté les réformateurs, bienveillants, tolérants et de l’autre les passéistes ou autres rétrogrades ; entre les progressistes et les conservateurs.
Le conservatisme ne nie en rien l’idée de progrès, loin de là, il cherche à le concilier par une attitude prudente à l’ordre naturel intemporel et incontestable. La droite, par la voie comme la voix des Républicains se doit de porter une vision éthique, modérée, raisonnée et prudente du progrès : osons enfin le conservatisme, la liberté et la responsabilité !
Alexis WEBER, étudiant en Histoire et adhérent LR-UNI, pour Droite de Demain.