L’information a fuité et nous nous sentons maintenant tous concernés.
Sur les dernières 24h, plusieurs médias nationaux sont unanimes : l’exécutif ne peut excluer de ses hypothèses un reconfinement national.
Chose jugée comme absurde depuis plusieurs mois, dans une France encore morcelée et impactée par le premier confinement, cette annonce fait ressortir de vieux souvenirs.
Un reconfinement total serait une grave erreur et un coup de glas porté aux jeunes, notamment étudiants.
En effet, bien que l’étude nationale conduite par l’Office national de la vie étudiante démontre qu’une large partie des étudiants se sont montrés satisfaits de leur vie lors du premier confinement, les chiffres démontrent que ceux étant restés dans leur petite chambre estudiantine sont davantage les étudiants précaires, se retrouvant face à un manque d’opportunités de replis.
Cet isolement social qui serait provoqué par un reconfinement viendrait provoquer un effet de caisse de résonance, amplifiant les inégalités et de fait la fracture numérique qui empêcherait une partie des étudiants de suivre les cours à distance.
Notre pays n’a plus les moyens de mener une politique de reconfinement en assurant les jeunes, étudiants ou non, d’espérer un avenir leur permettant de s’en sortir.
Les Universités ont timidement mais sûrement mis en place des mesures visant à enrayer la propagation du virus au sein des campus, mais nous devons avoir l’humilité de reconnaître certaines limites à ces politiques.
Par conséquent, un cours en ligne ne vaut pas un cours en présentiel. Les interactions sont difficiles entre les étudiants et leurs professeurs, et beaucoup d’étudiants parfois même brillants ont déjà décroché.
De plus, pour les étudiants arrivant sur une phase de sélection, pour l’entrée en Master ou les concours d’entrée aux grandes écoles, la situation risque de complexifier ces épreuves.
Quels critères prendre en compte quand l’on sait que les étudiants seront sur un pied d’inégalité, selon leur environnement et conditions d’études à la maison ?
Comment ne pas comprendre le climat anxiogène que cela va produire chez ceux qui s’apprêteront à passer le concours de leur vie ?
Nous savons que pour l’instant un potentiel reconfinement s’inscrirait sur une période moindre, d’un mois, mais nous avons aussi tiré du premier confinement une certaine expérience, et ceux qui de par la période d’incubation seront testés comme positifs à la fin de la première échéance provoqueront une prolongation du confinement, sachant que les partiels du premier semestre sont censés avoir lieu en Décembre.
La jeunesse française a conscience de cet enjeu de taille, le milieu hospitalier n’était pas préparé à un Covidboom, et la seconde vague selon le Pr. Juvin sera tout aussi terrible si ce n’est plus.
Mais, d’autres alternatives à un reconfinement total existent, et seraient bénéfiques à une sortie de cette crise sur le long terme, tout en respectant les besoins des jeunes, qui, ne l’oublions pas, demain seront à la place de ceux qui prennent les décisions aujourd’hui.
Quentin G.